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Boumerdès - Près de 140 villages sans assainissement : Toujours à l’ère des fosses…

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Pas moins de 140 villages ne sont pas raccordés au réseau d’assainissement à travers la wilaya de Boumerdès. Les habitants continuent d’utiliser des fosses septiques pour dégager les eaux usées. Les régions rurales telles que Ait Amrane, Chabet El Ameur, Afir, Naciria et Baghlia sont les plus pénalisées.

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De même, les centres urbains ne sont pas épargnés par ces carences qui endurent le quotidien des citoyens notamment à Khemis El Khechna où pas moins de 3000 familles ne sont pas recordées au réseau d’évacuation des eaux usées. Plusieurs quartiers à Oued Moussa ne sont pas assainis notamment du côté des lotissements d’habitations individuelles. Les habitants utilisant des fosses septiques sont exposés aux dangers de maladies à transmission hydrique.

Ces fosses septiques sont interdites par la loi en vigueur, mais dans l’absence d’un réseau d’assainissement adéquat, les villageois sont contraints de les creuser à proximité de leurs maisons et dans les vergers. En plus du danger sur l’homme, ces installations constituent un péril pour l’environnement et l’agriculture. Plusieurs terres sont devenues non cultivables en raison de déversements d’égouts à ciel ouvert.

Des oueds, également, ne sont pas épargnés par le rejet des eaux usées à ciel ouvert à l’exemple des torrents de l’oued Bouiri qui traversent Chabet El Ameur et Issers pour chuter dans la mer à Legata. « Depuis que l’oued Bouiri est pollué, l’activité agricole a sérieusement reculé. Tous les réseaux de la commune y sont déversés ici sans aucune précaution. Les responsables concernés nous parlent de réalisation de bassins de décantation dans les oueds. Mais on n’a rien vu venir. Les services hydrauliques ont réalisé un seul bassin mais celui-ci n’est pas épuré.

Les égouts s’y trouvant sont décomprimés et menacent d’ores et déjà la faune et la flore », nous dira Ahcene, un agriculteur de la région. Pis encore, en été dernier, plusieurs agriculteurs notamment de viticulteurs ont utilisé des eaux usées pour arroser leurs cultures comme ce fut le cas à Corso. Les eaux épurées, par ailleurs, constituent un moyen substitutif, mais elles ne sont pas valorisées. 90 % des ces eaux sont jetées dans la nature ou dans la mer.

Un travail de sensibilisation doit être fait auprès des agriculteurs sur les bienfaits des eaux épurées des STEP contrairement aux dangers découlant des eaux usées versées dans la nature. La wilaya de Boumerdès est dotée de trois stations d’épuration (STEP) à Thénia, Zrmmouri et Boumerdès chef-lieu. Un autre projet inscrit pour Boudouaou El Bahri pour protéger des terres agricoles peine à démarrer en dépit de sa validation par le ministère de la tutelle.

Youcef Z.

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