Un projet nommé désir !

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Bien que son étude technique ait été finalisée depuis belle lurette, la réalisation d’une forêt récréative, projetée sur les hauteurs de Sidi Ahmed, une localité surplombant le centre-ville de Béjaïa, tarde à être concrétisée.

À en croire une source au fait du dossier, ce projet a été frappé par une procédure de gel par manque de ressources financières. Pourtant, l’impact de ce projet mérite que les pouvoirs publics fassent des efforts pour trouver un financement permettant de le réaliser.

En effet, il s’agit de la protection de l’un des rares espaces verts qui entourent la ville de Béjaïa. S’étalant sur 12 hectares, cette forêt, qui occupe une situation stratégique dans l’espace urbain de la ville de Béjaïa, est menacée de disparition si rien n’a été fait pour sa protection.

L’association «Ardh» avait déjà dénoncé par le passé «la mafia du foncier qui cherche à s’accaparer des espaces verts des différents recoins de la wilaya jusqu’au moindre mètre carré».

La montée au créneau de cette association écologique est survenue lorsque ses membres avaient constaté «une opération d’abattage d’arbres au niveau de cette forêt». Le mode d’emploi et les agissements de la mafia du foncier sont très connus.

Les parcelles de terrains convoitées sont d’abord brûlées, puis défrichées et ensuite vendues en lots à des particuliers. Parmi les réalisations prévues dans la fiche technique du projet de la forêt récréative de Sidi Ahmed, il y a lieu de citer l’aménagement de pistes cyclables, des boulodromes, espaces verts, cafétérias…

Cette forêt, qui constitue un bol d’oxygène pour les Bédjaouis, peut devenir un parc de loisirs et de détente où des familles viennent faire des pique-niques en toute quiétude.

Malheureusement, cette forêt est actuellement fréquentée par des dealers qui s’y adonnent au trafic et à la consommation de la drogue. Il est à noter, par ailleurs, que la conservation des forêts de Béjaïa a déjà recensé pas moins de onze sites susceptibles de recevoir des projets de forêts récréatives.

Deux sites, à savoir le plateau Sidi Boudrahem, dans la commune de Béjaïa, d’une superficie de 52 hectares, et Kefrida, dans la municipalité de Derguina, s’étalant sur une surface de 15 hectares, ont été validés par des arrêtés portant création de forêts récréatives.

Les autres espaces forestiers proposés par la conservation des forêts pour y réaliser des parcs récréatifs se trouvent dans les communes de Toudja (Tala Oulane, 154 ha), Kendira (Kembita, 126 ha), Tichy (Adrar Yahia, 50 ha), Melbou (M’saâda, 40 ha), Chellata (Illoula, 30 ha), Beni Mlikech (Aïn Zebda, 16 ha), Adekar (Tala Lemlah, 62 ha), Tamridjet (Zetout, 12 ha) et Chemini (Ablal, 15 ha).

Au total donc, c’est une superficie forestière de 672 hectares que la conservation des forêts compte mettre à la disposition d’investisseurs souhaitant réaliser des forêts récréatives. Des concessions d’une durée de vingt ans seront accordées sur adjudication à des promoteurs porteurs de projets respectant les cahiers des charges élaborés par la conservation des forêts. En effet, les investisseurs ne doivent prévoir que d’infrastructures légères et en bois.

Le béton est strictement interdit pour ne pas dénaturer les sites devant recevoir ces projets de parcs récréatifs. Ainsi, un arrière-pays riche et généreux attend sa mise en valeur par des projets appropriés, où de nouvelles pratiques touristiques et sportives peuvent se développer.

La wilaya de Béjaïa n’est pas seulement un littoral s’étendant sur plus de 100 km, recelant des plages au sable fin doré, sur la côte-Est, ou des rivages aux criques rocheuses, sur la côte-Ouest, mais il y a aussi des montagnes et de belles forêts. Le tourisme de montagne a de l’avenir dans la région, pourvu que les autorités locales encouragent des promoteurs à investir dans ce créneau, notamment par la réalisation de parcs récréatifs.

B. S.

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