Une pluie… de dégâts

Partager

Les vents violents et les pluies torrentielles, annoncés préalablement par un bulletin spécial des services météorologiques, ont causé de nombreux dégâts dans la nuit de mercredi à jeudi derniers.

à Draâ El-Mizan, de nombreux citoyens ont passé une nuit cauchemardesque, notamment ceux habitant dans des habitations précaires, comme le bidonville qui surplombe l’hôpital Krim Belkacem. La plupart des toitures, en taule, ont été arrachées et emportées à des dizaines de mètres plus loin.

«Des appels nous arrivaient de partout même des autres communes voisines, comme Frikat. D’ailleurs, nous sommes intervenus, minuit passée, pour sauver une famille à la cité des 20 logements où les infiltrations d’eau ininterrompues ont amené les occupants dehors, avec des températures en dessous de zéro, des vents à plus de 80 kilomètres par heure et des pluies diluviennes.

Cette famille a vécu un cauchemar. Fort heureusement, il n’y a pas eu de victime, et nos agents ont évacué tous les membres de cette famille, dont l’appartement n’en est pas à sa première inondation», indique M. Tellache, en sa qualité de chef d’unité de la Protection civile. Par ailleurs, le gros des interventions a eu lieu au niveau du bidonville de Draâ El-Mizan où vit une trentaine de familles. «Ce sont toutes les habitations qui ont été touchées.

Toitures arrachées, inondations, gonflement des murs en terre battue… Beaucoup de travail a été fait cette nuit-là et ce n’est pas encore terminé puisque d’autres épisodes pluvieux sont annoncés», renchérit un sapeur-pompier. Avant-hier jeudi, lors d’une virée sur les lieux, de nombreux dégâts ont été constatés. Les sinistrés de ce bidonville s’attelaient à effectuer quelques réfections avec les moyens du bord. «A chaque fois qu’il pleut ou qu’il vente, nous sommes pris à la gorge. Nous n’avons pas où aller.

Le projet de logements d’en face est à l’arrêt. Nous interpellons encore une fois tous les responsables à penser un petit peu à nous. La nuit dernière a été la plus dure. On croyait que tout allait s’écrouler sur nos têtes avec la violence des vents. D’ailleurs, en dépit du froid glacial et des pluies torrentielles, nous avons passé la nuit dehors. Nous remercions tout de même les pompiers qui étaient à nos côtés», répondra un quinquagénaire, qui réparait sa toiture.

Comme celui-ci, les autres résidants de ce bidonville feront part de leur découragement et de la crainte d’autres tempêtes. «Nous avons peur parce que les services météorologiques ont émis un autre BMS. Allah yaster !», s’inquiète une dame âgée dont une partie de sa masure a été partiellement détruite.

Au centre-ville, un gros arbre est déraciné au niveau du lycée Ali Mellah, en face de l’inspection de l’enseignement primaire. «Il était environ deux heures du matin quand j’entendis un bruit fracassant. C’était comme un tremblement de terre. Ce n’est que le matin, en allant acheter du pain, que j’ai trouvé le chemin obstrué par un gros pin. Je me demande comme il a été déraciné. Pourtant, son tronc mesure plus d’un mètre de circonférence.

Fort heureusement, cela s’est produit la nuit, sinon les dégâts auraient été importants, voire dramatiques», raconte un riverain, visiblement sous le choc. A ce niveau, un câble électrique a été également touché. Jeudi matin, les services de la SDC se sont dépêchés sur les lieux et ont rétabli le courant électrique. Durant toute la journée de jeudi à mercredi, la route qui mène au cimetière chrétien, à l’ex-domaine agricole Aïssat Idir et à la cité Mohamed Belaouche (ex-cité Caper) était fermée. Selon un adjoint au maire ayant pris aux commissions d’évaluation des dégâts dans les villages de la municipalité, l’arbre déraciné est à l’ordre du jour des sorties sur le terrain. «Après le règlement d’autres situations d’urgence, on dégagera cet accès», assure-t-il. L’autre problème soulevé par le chef d’unité de la protection civile se situe sur la RN25 : «Nous avons constaté deux chutes d’arbres, à Maâmar et à Aït Yahia Moussa.

Les deux accès ont été dégagés par les services des travaux publics et la circulation est devenue normale», ajoutera le premier responsable de la protection civile. Et de souligner : «Cependant, il y a toujours danger sur cette route nationale dont le trafic est intense, d’autant plus qu’il y au moins quatre points noirs.

Ce sont des risques d’affaissement de la chaussée. Il y a aussi le risque du débordement de l’oued en crue sur la RN25. Les automobilistes devront faire très attention. La prudence est recommandée». Dès les premières heures de la matinée, les pompiers et les services de l’APC ont constitué des commissions pour constater les dégâts. «A Hénia, un poteau électrique risque de s’écrouler sur une habitation.

A Tachentirth, sur les hauteurs de la ville, nous avons constaté l’effondrement partiel d’une maison en toub et une autre pièce risque de céder», dira un autre agent de la protection civile. «Tous les moyens dont nous disposons ainsi que ceux du secteur privé ont été dépêchés vers les villages où ont été signalés des dégâts sur les chemins communaux et autres accès vers les habitations.

Ce sont des caniveaux bouchés et des ouvrages d’art obstrués par des gravats et autres objets hétéroclites et parfois suite à des éboulements. Nous avons sillonné pratiquement tout le territoire de notre commune. La situation est en quelque sorte maîtrisée. Une commission d’urgence est installée au niveau de la daïra et est présidée par le chef de daïra.

Les moyens matériels et autres sont retenus pour intervenir dans le cadre de l’intercommunalité», confiera Brahim Bahmad, en sa qualité d’adjoint au maire. Si une accalmie a été observée concernant les vents, d’autres épisodes pluvieux et des chutes de neige seront au rendez-vous, d’après les prévisions des services météorologiques. En tout cas, tous les plans intempéries sont déployés afin d’éviter d’autres dégâts. La vigilance et la prudence sont de mise.

Amar Ouramdane

Partager