Des milliers de marcheurs se sont donné rendez-vous, hier après-midi, au niveau de la place de la vieille ville de Bouira, pour exiger, encore une fois, le «départ de tous les symboles du système».
L’itinéraire menant vers le siège de la wilaya en passant par le commissariat central en redescendant vers la pont Sayeh était noir de monde et les slogans scandés furent les mêmes que les semaines précédentes. «Nous refusons le simulacre de dialogue initié par certains individus qui ne représentent que leurs propres personnes», «Karim Younes, dégage !», s’époumonaient les manifestants, criant leur refus de reconnaitre le panel de personnalités désignées pour débattre des modalités de l’organisation de l’élection présidentielle : «À quoi bon s’entêter à vouloir tenir une élection présidentielle ? Les milliers de manifestants qui battent le pavé chaque vendredi prouvent qu’il est inutile de s’engager dans cette voie», s’exclame une sexagénaire qui brandissait le drapeau amazigh et l’emblème national. Sur certaines banderoles on pouvait également lire : «Votre élection est une chimère, mais notre détermination est réelle !» ; «Libérez les détenus d’opinion» ; «Pour un état civil et non militaire» ; «FLN, RND Dégage !» ; «Pour un véritable changement démocratique» ou encore «Pas d’élection ni de dialogue avec le gang au pouvoir».
Une dame d’un certain âge s’arrêtera pour reprendre son souffle à l’ombre, exhortera les manifestants à rester mobilisés : «Je prends chaque jour 8 comprimés pour mon diabète et mon hypertension, mais chaque vendredi je suis avec vous dans la rue pour demander le départ de ceux qui nous gouvernent… Il ne faut pas baisser les bras, nous voulons récupérer notre indépendance confisquée depuis 62 par le gang au pouvoir», lancera-t-elle. Toujours sur l’itinéraire de cette marche hebdomadaire, les manifestants ont entonné, avec humour, «El Gaid Ciao», reprenant l’air de la célèbre chanson ‘’Ciao Bella’’. «Adirouh, adirouh» était également repris en chœur par les manifestants qui s’adressaient également à «Bensalah, Bedoui, les ministres et l’APN».
«Anelhou anelhou alma ighli u dhabu!» ; «Libérez l’Algérie» ; «Nous sommes une démocratie, pas une caserne!» étaient entre autre les slogans repris en chœur par les marcheurs. «La refondation du système politique algérien doit s’ériger sur des valeurs républicaines et démocratique appuyée par une véritable justice… Les juges et les magistrats doivent cesser d’obéir à des forces occultes qui emprisonnent des citoyens algériens pour s’être exprimés librement lors des marches hebdomadaires», s’exclamera Ferhat, un jeune étudiant, usant d’un mégaphone.
À noter que pour cette 26ème marche populaire et pacifique, une forte présence des familles a été remarquée. La marche s’est achevée dans la sérénité et les manifestants se sont dispersés dans le calme sans qu’aucun incident n’ait été signalé.
Hafidh Bessaoudi

