La DSA lance une opération de sensibilisation

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Concernant les préparatifs de la campagne de moisson battage, le Directeur des services agricoles de Bouira, M. Djoudi Ganoun, affirme que tous les mécanismes nécessaires à sa réussite ont été mis en place: «Nous avons tenu deux réunions avec l’ensemble des partenaires, à savoir la Coopérative des céréales et des légumes secs (CCLS), la Chambre d’agriculture, les fermes-pilotes et, bien sûr, la DSA.

Pour cette année, la nouveauté est la présence du Conseil interprofessionnel des céréales», indiquera-t-il, en soulignant que les insuffisances enregistrées l’année passée ont été prises en considération afin d’y parer, lors de cette saison. Pour le DSA de Bouira, le dispositif mis en place l’année passé demeure le même, car jugé très efficace. Il sera de ce fait reconduit pour cette campagne de moisson battage. Ainsi, plus de 266 moissonneuses batteuses seront disponibles, plus de 3 000 tracteurs avec citernes et remorques, sans oublier tout le matériel qu’il faut : «Nous disposons également de 11 points de collecte avec la CCLS.

En plus de cela, nous avons loué deux autres points de collecte auprès de privés : l’un à Bouira et l’autre à Taguedit. Nous envisageons également de louer les hangars de l’EDIMCO, au chef-lieu de wilaya, pour entreposer les grains, si les capacités de stockage de la CCLS ne suffisent pas et si le besoin se fait ressentir. Nous avons prévu aussi de faire le transfert vers d’autres wilayas limitrophes, qui disposent de capacités de stockage. La récolte sera bien sûr comptabilisée, au niveau de la wilaya de Bouira», a déclaré M. Ganoun.

Concernant le plan de circulation et les poids lourds qui accèdent à la ville pour livrer les récoltes, le DSA s’est engagé à redéployer le même plan de circulation que celui de l’année dernière : «Nous avons discuté dernièrement des problèmes des camions qui viennent en ville pour livrer le grain dans les silos de la CCLS, ce qui accentue le problème de la circulation. Pour cela, nous reconduirons le même schéma que l’année passée, avec un itinéraire bien précis pour les agriculteurs afin de les orienter, selon la proximité de leurs exploitations, vers les silos de la CCLS les plus proches.»

Les céréaliculteurs appréhendent la canicule…

A propos des prévisions de rendement, le DSA affirme qu’elles n’ont pas encore été établies. Mais la canicule, qui sévit depuis la fin de la semaine dernière, se révèle être un souci pour le Directeur des services agricoles de Bouira, qui craint pour la récolte : «C’est à ce moment précis que la céréale a besoin d’eau en quantité suffisante pour que le grain grossisse. Pour ce qui est du blé, la récolte s’annonce prometteuse avec une bonne production en perspective.

Le grain doit toutefois être suffisamment alimenté en eau pour permettre une récolte prospère. A première vue, selon une estimation faite à l’œil nu, alors que le grain n’est pas encore arrivé à maturité, on escompte un rendement satisfaisant. Je préfère dire que 30 quintaux à l’hectare sont prévus, mais nous espérons beaucoup plus. Les orges sont arrivées à maturité et ce sera la première céréale à récolter», espère notre interlocuteur.

Pour cette année, on apprendra que la superficie emblavée, toutes espèces confondues, entre blé dur, blé tendre et orge, a connu une augmentation de 3 000 hectares par rapport à l’année dernière pour atteindre près de 70 000 hectares. Concernant la mise en service du guichet unique, le DSA révélera qu’il sera ouvert à partir du 1er juin, même si l’on sait qu’il n’y aura pas encore de livraison avant le 10 juin, soit bien après la fête de l’Aïd.

«Les premières récoltes concerneront les orges et c’est pour cela que la BADR, la CRMA ainsi que la CCLS sont mobilisés pour pouvoir répondre favorablement aux attentes des agriculteurs, afin de leur remettre leurs chèques dans les 72 heures. Nous avons également prévu un guichet spécial pour les personnes âgées, lesquelles pourront prendre leurs chèques au cours de la journée. Toutefois, nous ne cessons de demander aux agriculteurs d’ouvrir des comptes au niveau de la BADR, afin d’accélérer et de faciliter la procédure de paiement de leurs livraisons et éviter ces longues files d’attente que l’on constate chaque année devant ces banques. En plus, cette année, des cartes magnétiques seront délivrées aux 6 000 céréaliculteurs, au niveau de la CCLS, pour permettre la traçabilité des récoltes par la semence et la production», assure le DSA.

… Et les incendies de récoltes

Toujours selon le Directeur de services agricoles, toutes les dispositions ont été prises pour lutter contre les incendies de récoltes : «Nous avons mené des campagnes de sensibilisation, en demandant aux agriculteurs de faire des tournières aux alentours de leurs champs, c’est-à-dire labourer et entamer les défrichements nécessaires pour envisager des espaces libres aux alentours des champs. A ce propos, nous les avons également sollicités pour qu’ils procèdent à l’épuration de leurs champs.

Une opération qui servira à enlever toutes les espèces qui ne sont pas semées, que ce soient les mauvaises herbes ou d’autres variétés de semence. Ainsi, il n’y aura pas de refus au niveau de la CCLS. Le problème qui se pose de manière récurrente actuellement est le fait que l’épuration ne se fasse pas, alors que, techniquement, cette opération devrait être faite. Les agriculteurs doivent impérativement couper toute variété non semée dans le champ pour éviter le rejet de la récolte.

Il n’est pas rare que la CCLS baisse le poids des récoltes, en raison des mauvaises herbes ou d’autres espèces de céréales mélangées aux récoltes acheminées vers ses silos.» Le DSA de Bouira dévoilera également un programme de sensibilisation, au profit des propriétaires de moissonneuses batteuses et de leurs conducteurs : «Nous allons entamer des campagnes de sensibilisation pour l’entretien du matériel agricole dont, notamment, le réglage des moissonneuses batteuses.

Il faut dire que les pertes sur champ sont très importantes, raison pour laquelle nous avons songé à un programme de sensibilisation au profit des propriétaires de moissonneuses batteuses afin de procéder aux réglages usuels. De ce fait, nous allons organiser 05 regroupements et programmer des sorties au niveau des champs pour leur montrer, avec l’aide des techniciens de la PMAT, la méthode de réglage pour les différentes céréales, en plus du nettoyage qui doit être effectué après chaque récolte d’une espèce de céréales.

C’est aussi pour éviter le mélange des espèces, au niveau de la CCLS, car nous avons évalué les pertes sur champs jusqu’à 30%, sachant que personne ne maîtrise les techniques de réglage de ces machines, en fonction de l’espèce et de la densité de la végétation. Par ailleurs, nous organiserons des journées de formation au profit des conducteurs de moissonneuses batteuses, et ce dès la semaine prochaine. Nous avons demandé également aux propriétaires de ces engins de se munir d’une citerne d’eau pour éviter tout départ de feu émanant d’une simple étincelle. A ce sujet, nous avons demandé aux agriculteurs d’assurer leurs machines et leurs récoltes aussi.

Le contact d’une lame de la moissonneuse avec une pierre ou un morceau de ferraille peut facilement provoquer une étincelle. C’est pour cela que lors des journées de regroupement, nous mettrons l’accent sur le fait de ne pas moissonner le jour où il y aura beaucoup de vent pour éviter la propagation des flammes», a précisé M. Ganoun.

Hafidh Bessaoudi

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