Par Ali Boudjelil
Que peut attendre la femme de la nouvelle Constitution ou des résultats de ses marches et démarches ? Que le code de la famille soit aussi clairvoyant que celui de la route, ou son abrogation pure et simple ? Mais si on ose lui demander son avis, elle répondra, si elle ose laisser resplendir les lumières du soleil et les pluies ruisseler sur ses cheveux, qu’elle n’a rien à voir avec la pomme d’Adam qui a poussé à la gorge de l’homme. Qu’elle souhaiterait simplement, de toutes ses faibles forces, qu’une loi criminalisant les préjugés sociaux soit élaborée et mise en place. Mais une des petites fautes commises par la femme, surtout celle battue, c’est qu’elle a oublié certainement un jour de dire à son impulsif mâle bardé de maux : Pacifique ! Pacifique !
Elle lui aurait alors fait comprendre sagement et de si belle manière que seul un homme faible ose lever la main sur la mère de ses enfants, un homme insensible qui n’a pas l’outrecuidance de dire à sa moitié : «Que serais-je sans toi ?» La femme d’aujourd’hui, qui investit à grands pas le terrain, est actrice du mouvement populaire. Elle crie, scande pour une nouvelle Algérie, elle qui, dans son village agglutiné au flanc d’une haute montagne, ne se courbe plus devant son kanoun mais cuisine et se chauffe au gaz naturel.
Il y a de belles choses en perspective et il importe de saluer cette heureuse initiative prise par le président de la République qui, tout en saluant le courage de la femme algérienne dans l’élan national historique pacifique, vient d’annoncer la création d’un « prix national dédié à la femme innovante ». Car la femme innove, pas seulement dans sa cuisine. Ne voyons-nous donc pas que l’Algérienne, mère, sœur, épouse, fille ou collègue, lutte chaque jour pour que l’homme ait enfin sa Journée internationale ? Le train est en marche, refusons de le laisser retarder trop dans les gares où l’attendent pour le prendre, sans trop tarder, la génération qui, avec son sourire impérieux, fait tomber des remparts.
A. B.