Le figuier, ce frêle arbuste ne supporte pas les grandes canicules malgré son dense et vert feuillage. Ces derniers jours, après avoir résisté aux premières chaleurs estivales, des signes inquiétants apparaissent dans son feuillage et surtout son fruit, notamment dans les champs de Boudjima. Les connaisseurs émettent de réelles inquiétudes.
En effet, l’on observe ces derniers jours que les fruits pas encore mûres tombent en masse. Les connaisseurs incombent cette situation à plusieurs facteurs mais le plus inquiétant est sans nul doute les grandes chaleurs. Le figuier est un arbre qui supporte la chaleur normale grâce à ses longues racines capables de chercher de l’eau à plusieurs mètres au loin.
Le climat méditerranéen chaud et sec l’été est idéal pour la vie de cet arbuste si familier pour les populations. Mais, ces dernières années, il ne s’agit plus de chaleurs estivales normales mais de périodes caniculaires dues vraisemblablement au réchauffement climatique. Les signes sont multiples sur les figuiers.
D’abord, ce dernier se déleste de son feuillage avant le terme. Normalement, les feuillages ne tombent qu’aux premières pluies d’automne. Mais avec les canicules, ces dernières se fanent dès les premiers jours d’été causant par conséquent la tombée massive des fruits avant de murir. Pour les vieux, jamais l’olivier en Kabylie n’a montré de si inquiétants signes de déclin.
Pour eux, si la situation persiste, dans quelques années, il n’y aura plus de figuiers. Pour eux, ce phénomène n’est pas dû à la sécheresse de la terre mais à la chaleur de l’environnement. Même les figuiers arrosés chaque jour ne résistent guère à ces canicules. Ainsi, les populations locales voient partir petit à petit un arbre qui fait partie du patrimoine méditerranéen.
Le figuier compose le décor de la Kabylie depuis des lustres. Chaque maison possède au moins un arbre devant sa porte ou carrément à l’intérieur de la cour. Des champs de plusieurs hectares sont consacrés aux figuiers. La récolte de la figue sèche est une activité lucrative pratiquée en masse sur tout le pourtour méditerranéen. Les vieux se souviennent encore de ces lieux où ce fruit était étendu au soleil pour mûrir. Si le figuier venait à disparaître, ce serait tout un monde qui s’écroulerait. Une véritable plaie dans la personnalité collective et la culture méditerranéenne.
Akli N.