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La grève maintenue

Le mot d’ordre de grève générale de cinq jours lancé depuis avant-hier a été largement suivi, hier encore, partout au chef lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou et même à travers l’ensemble des communes.

Même les villages les plus reculés ont adhéré au mouvement. La grève, lancée à travers des appels sur les réseaux sociaux et soutenue par certains syndicats autonomes, même de manière officieuse, avait pourtant suscité de la réticence et des craintes à plus d’un niveau. En effet, beaucoup considéraient qu’une grève générale de plusieurs jours aurait un impact négatif sur la mobilisation populaire.

D’autres ont fait valoir le fait que seul le simple citoyen allait subir les conséquences «néfastes» de cette grève. A Tizi-Ouzou, au départ, régnaient comme une confusion et une incompréhension, sur notamment l’origine de l’appel et les secteurs d’activités concernés. Néanmoins, la rue était unanime à passer à l’acte. Les préoccupations et les craintes n’ont pas tardé à se dissiper aux premières heures de la première journée de la grève.

Comme réponse aux craintes, une mobilisation sans faille et un suivi exemplaire dénotent de la détermination des citoyens à aller dire à travers ce débrayage «non à un 5e mandat et au système». A travers toutes les rues du chef-lieu, et partout ailleurs, le rythme est le même. De bon matin, vers 7 heures, quelques buralistes assurent la distribution des journaux, «un devoir», considèrent-ils, d’informer les citoyens, attentifs à l’actualité locale et nationale mouvementée en ce moment. Puis ils ferment boutique.

Leur organisation spontanée en étonne plus d’un. Les autres commerçants, quant à eux, malgré l’appel de l’ANCA qui dans un premier temps avait carrément désapprouvé la grève avant de revenir dans une deuxième déclaration de son premier responsable pour les appeler à un service minimum à partir de 18h, ont maintenu le cap pour la deuxième journée consécutive.

Une virée dans les différentes rues de la ville, à savoir notamment, la Grande rue, la Tour à la nouvelle ville, la rue Krim Belkacem, les «Douze Salopards», a été suffisante pour consolider le constat du respect du mot d’ordre de la grève par l’ensemble des commerçants, qui par leur geste désapprouvent et ignorent l’appel de l’ANCA.

Avant-hier vers 19h, quelques alimentations générales et épiceries ont tout de même ouvert leurs portes pour permettre aux citoyens de s’approvisionner en denrées alimentaires en prévision des prochains jours. Dans le service public, hier encore, seul le secteur sensible de la santé est opérationnel. L’activité est ordinaire au CHU Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou et dans les autres annexes de santé.

Les mairies, les daïras, les différentes directions de la wilaya, les banques, les postes, les CNAS, CASNOS, ACTEL, assurances, sont toutes fermées. Le secteur de l’éducation est lui aussi paralysé. Ecoles primaires, CEM, et lycées, tous sont à l’arrêt dans la wilaya. Les transporteurs de leur côté ont également répondu favorablement à l’appel de grève. Pour la deuxième journée, tous les arrêts et gares étaient vides.

Kamela Haddoum.

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