Cela fait un an, jour pour jour, que les habitants des chalets de Thénia ont été relogés dans des habitations en dur. Cela fait un an encore pour les habitants qui n’ont pas été relogés et abandonnés dans des sites de chalets détruits et sans eaux et électricité. À Thénia toujours, une dizaine de familles continuent de vivoter à l’intérieur des chalets sans aucune commodité de base. Pis encore, ils vivent les pires moments de leur vie. Au site El Louz, démantelé totalement, qui apparaît de loin comme un champ de guerre, une dizaine de familles croupissent à l’intérieur desdits cabanons dont la durée de vie a expiré depuis dix ans déjà. Ici, ni eau ni électricité, ni salubrité ni même d’endroits où les enfants puissent jouer.
Ils grandissent dans un environnement hostile. Il faut voir leur état psychique au sein d’un environnement semblable à celui d’une cité syrienne après un bombardement massif. «Nous avons introduit des recours pour nous reloger au même titre que d’autres habitants, mais en vain», nous dira Yacine, père de deux enfants. «Trois walis se sont succédé à la tête de l’exécutif depuis le relogement des habitants de chalets et aucun d’entre eux n’a fait un geste à notre encontre. Nous vivons au jour le jour de rumeurs qui font état de notre relogement, mais sans écho», a-t-il ajouté avant de dénoncer les conditions de vie dans ces chalets et ces sites devenus des havres de peur et d’inquiétude. «L’eau et l’électricité sont coupées depuis la date du grand relogement.
On s’approvisionne en eau à partir de la nouvelle cité des 700 logements, un voisin mitoyen nous a raccordés en énergie électrique. C’est affreux ce que nous vivions depuis plus d’un an», a-t-il regretté. Toujours dans la daïra de Thénia, des habitants de chalets s’impatientent et continuent de vivre dans un dénuement total à l’intérieur des chalets dépassés et dégradés. Ils sont une dizaine de familles qui ont déposé des recours auprès des services concernés pour êtres relogées avant l’entame de l’hiver. «Plusieurs réunions se sont tenues à la wilaya pour étudier les recours, mais rien n’est fait pour nous reloger», nous dira un habitant exprimant son ras-le-bol contre le retard mis dans l’étude des recours et qui ne fait qu’accentuer la souffrance des centaines de familles des chalets.
Il est important de signaler que des sites entiers notamment à Corso ne sont toujours pas concernés par des opérations de relogement. Depuis le début des opérations de relogement, seuls 10 000 chalets sur les 15 000 implantés au lendemain du séisme, sont éradiqués.
Z Youcef