Par S Ait Hamouda
Et revoilà ma muse qui survole à ailes déployées mon champ de rêveries où paissent mes songes endoloris. Ce qui m’indispose comme ce qui me gêne en ces moments où les souvenirs affluent comme une trombe de pluie sur mes anciens ressentiments. Les mouillant jusqu’à l’os, pour que se détermine cette façon qu’ont les rancunes tenaces d’amener l’alpha et l’oméga à s’amalgamer et à faire offrande de ce qui leur reste dans leur gibecière ne contenant rien d’autre que des plumes ramassées au hasard dans un sentier. L’alphabet à ânonner au détour d’une rue mal éclairée, sombrant dans le clair obscur, tenu pour ce qu’il est, à continuer à déclamer des âneries qui semblent pourtant pleines de sagesse.
Lorsque l’heure tombe, avec le fracas qu’on lui connaît, tirant de leur sommeil les gens, ils passent leur nuit des bras de Morphée au tintamarre des cloches, des appels à la prière, des Kippours bruyants et des trompettes de Jéricho. Tous ces bruits doivent être entendus par le commun des mortels au réveil tremblant qui leur est réservé. Mais on se trompe, à chaque fois, quand on sursaute, apeuré, par tous ces vacarmes assourdissants. Cependant, le noir fait peur à ceux qui ne sont pas habitués à l’obscurité, parce que parfois les ténèbres sont porteuses d’imprévus, qu’ils soient de ce monde ou de l’autre.
Ce qui compte dans la vie est porteur de prophéties bienheureuses pour l’homme comme pour les animaux et les plantes. Rien ne semble partir du bon côté, dans ce cas de figure où tout vole en éclats, où le moindre coup de semonce s’annonce avec des orages funestes, et le ciel zébré d’éclairs qui tombent sur les vivants et les morts. Le jour comme la nuit ne portent que des stigmates de l’ancien temps et qui se résolvent, à tout hasard pour ranger ou mettre à l’abri ce qui pourrait l’être sans tergiverser outre mesure.
Les décisions peuvent être prises, par qui que ce soit, l’essentiel est dans ce qui arrange ou dérange par ses aspects lumineux. Nonobstant, l’heure est à la prière quoiqu’il advienne au prieur, quoiqu’il arrive au non prieur. Et revoilà ma muse qui me revient, et tant mieux pour moi et les autres.
S. A. H.

