C’est l’un des projets agricoles des plus importants dont viennent de bénéficier les agriculteurs de Tafoughalt dans la commune d’Ait Yahia Moussa. Il s’agit d’une piste agricole de sept kilomètres. En effet, ce village qui s’étend sur plusieurs kilomètres carrés dispose de grandes oliveraies qui jusque-là étaient enclavées. « C’est une piste que nous avions demandée en 2008.
Notre village a été ciblé à plusieurs reprises par des feux de forêts. Chaque été, nous perdons des oliveraies entières. Une piste agricole est une solution pour permettre aux véhicules anti-incendie d’y accéder », confie un ex membre du comité de village Tadukli. Après plusieurs démarches, le projet a été finalement lancé par les services agricoles de la subdivision de Tizi-Gheniff dont dépend la municipalité d’Ait Yahia Moussa. « C’est une ceinture qui fera le tour de tout le village. Ainsi, il sera possible d’arriver là où se déclarerait n’importe quel feu.
Les travaux sont en cours. La piste a déjà atteint environ trente pour cent. Nous espérons que l’entreprise va la livrer le plus tôt possible d’autant plus que nous sommes aux portes de l’été », poursuivra un autre membre du comité. Effectivement, l’engin est sur place et il avance comme il se doit. Il est à noter aussi que du côté de M’Kira et plus précisément à Taka et à Ath Harounte, des pistes de désenclavement sont ouvertes.
Celles-ci pourront faire jonction avec les maquis de Tafoughalt et de l’autre côté à partir d’Ath Rahmoune une autre piste a été ouverte jusqu’à la rivière séparant ce dernier village cité de Tafoughalt. On croit savoir aussi que les accès ouverts pour la conduite de transport du gaz naturel sur le territoire de ce village serviront eux aussi en cas de feux de forêts. C’est dire que ces pistes seront d’un apport considérable en matière d’intervention et épargneront les oliveraies du village.
« En 2012, nous avons perdu une oliveraie de plus de mille oliviers justement à cause du manque d’accès. Même si la protection civile et les autres services avaient dépêché leurs moyens, ces derniers ne pouvaient rien faire parce qu’il n’y avait pas de pistes pour arriver dans les oliveraies entièrement entourées de maquis », remarquera de son côté un oléiculteur du village. Par ailleurs, les autorités de la commune d’Ait Yahia Moussa regrettent que leur municipalité ne soit pas concernée par l’implantation d’un poste avancé de la protection civile.
Cela étant, les habitants devront eux aussi faire de sorte à ce que les sentiers soient nettoyés et que des tranchées séparent leurs habitations des endroits boisés notamment la route principale qui traverse ce village. « Dernièrement, nous avons appris que onze projets ont été dégelés. Malheureusement, notre commune n’est pas concernée. Pourtant, nous avons la priorité quand on se rappelle déjà de la catastrophe de l’été 2017.
Il a fallu attendre plus de deux heures pour que le plan d’intervention soit mis en place. Nous avons le CEM Frères Oudni désaffecté depuis des années, il pourrait servir de poste avancé notamment durant la saison estivale.
Pour que les sapeurs-pompiers arrivent de Draâ El-Mizan, il faut attendre au moins une heure de temps si ce n’est pas plus lorsqu’il n’y a pas de feux de forêts ailleurs sur le grand territoire de cette grande daïra avec ses quatre communes dont certaines sont fortement boisées à l’exemple de notre municipalité et celles de Frikat et Ain Zaouia », expliquera une source proche de l’APC qui interpelle de vive voix les responsables de la direction de la protection civile à ce sujet.
Amar Ouramdane