La polyclinique de Souk El Had, dans la commune de Timizart, est en dégradation avancée. C’est ce que nous a fait savoir le coordinateur des médecins de cet établissement, Dr Omar Aoudia. Depuis sa réalisation en 1970, en tant que centre de santé et jusqu’en 2007, il n’a assuré que les consultations du jour.
Cet établissement n’a connu aucune rénovation pour répondre à la demande de la population de ce village qui augmente d’année en année et qui compte actuellement 40 000 âmes. S’ajoute à cela le nombre des patients qui affluent de plusieurs autres régions. «Nous recevons entre 150 et 200 malades par jour, sans compter le service de maternité», explique Dr Belaid Berkat, chef d’unité à la polyclinique. Après la réforme de 2008 et vu l’effort fait par l’équipe médicale, la structure de cet établissement fut transformée en polyclinique, où le service des urgences est ouvert 24H / 24 H.
Les deux promesses des responsables du secteur depuis 2009, l’une pour la réhabilitation de cette polyclinique et l’autre pour l’extension, n’ont pas été tenues. Les différents services que comprend la polyclinique de Souk El Had sont fréquemment débordés notamment celui des urgences. Les malades qui arrivent au service des urgences et nécessitant un transfert à un autre hôpital doivent attendre longtemps car il n’y a qu’une seule ambulance prêtée par le CHU de Tizi-Ouzou qui assure les transferts de tous les patients. Ce sont les services des pompiers d’Azazga, à 25 kilomètres de cette localité, qui sont souvent sollicités pour assurer cette tâche. Et les malades sont doivent patienter pendant des heures avant de voir arriver l’ambulance pour les transférer sur l’hôpital d’Azazga ou celui de Tizi-Ouzou.
« Mais récemment la polyclinique a reçu une ambulance neuve sous forme d’un don de la part la fondation Zinedine Zidane et un véhicule de service en 2014», précise Docteur Aoudia. «Je profite de cette occasion d’ailleurs pour remercier infiniment la fondation Zinedine Zidane pour ce don», dira le docteur. Le service d’accouchement compte cinq lits et une table d’accouchement. Les femmes qui y sont admises de nuit pour accoucher n’ont même pas le droit à un repas pour reprendre des forces puisque le service de restauration n’existe pas. La radiologie doit fonctionner 24/24 mais il n’y a pas un effectif suffisant, il y a juste deux manipulateurs qui assure cette tâche même durant le week-end.
L’unique laboratoire d’analyse a été équipé d’appareils neufs et le travail est assuré par six travailleurs dont trois sont recrutés dans le cadre du pré emploi. À cela s’ajoute la salle d’attente qui est exiguë pour répondre aux besoins de tous les patients, les hommes sont obligés d’attendre à l’extérieur dans des conditions difficiles puisque la salle d’attente qui leur était réservée a été transformée en salle d’observation. L’insécurité est également un grand souci, puisqu’il n’y a pas de gardiens dans la journée, Le seul gardien disponible ne travaille que la nuit.
La réforme de 2008 a rallongé les horaires de travail dans cet établissement qui fonctionne désormais 24/24 heures. L’établissement a été affilié à la daïra de Ouaguenoun alors qu’avant il était rattaché à Azeffoun… Mais ces changements n’ont pas résolu tous les problèmes. Face à cette situation inacceptable, la coordination des médecins de cet établissement a pris des initiatives pour alerter les services concernés au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou.
«Nous demandons le lancement des deux projets de rénovation et d’extension, afin de pouvoir travailler dans de bonnes conditions», dira encore Docteur Aoudia. En attendant la réalisation des deux projets, le personnel de l’établissement, par la voix du coordinateur des médecins de l’établissement, souhaite que les villageois de cette localité prennent conscience de ces conditions de travail très difficiles et qu’ils fassent preuve de patience pour que leur tâche ne soit pas compliquée davantage. «Nous faisons le maximum pour satisfaire les patients. C’est le manque de moyens qui fait ça, ce n’est pas la négligence du personnel», a fait savoir Docteur Aoudia Omar.
Ferhat Tidjedam

