La pratique tend à disparaître

Partager

C’est en cette période de l’année que les populations de la région de Mizrana pratiquent collectivement le phénomène des feux volontaires. Cette pratique est restée jusqu’à nos jours mais avec moins d’étendue. De nos jours, les gens ne maîtrisent pas la technique et les risques que les feux débordent pour devenir de vrais incendies est grand. Les anciens en avaient une maîtrise parfaite. Les feux volontaires sont, en fait, des incendies de petites envergures que les habitants de la forêt de Mizrana allumaient jadis chaque mois d’octobre. Période de sècheresse qui précède les premières pluies d’automne. Ces feux avaient comme objectif de brûler les herbes sèches pour permettre à un nouveau couvert végétal de pousser dans la forêt.

La maîtrise de la technique fait que les feux consument tout le couvert séché sans jamais toucher les arbres et les arbrisseaux qui constituent le massif forestier de Mizrana qui s’étend jusqu’à Boumerdès. Les habitants des villages situés dans ce massif constitué de chêne-liège pratiquent en général l’agriculture pastorale. Ce sont tous des éleveurs d’ovins, bovins et surtout caprins. Les feux volontaires sont pratiqués pour permettre à la végétation de pousser et pour faire paître leurs cheptels. Les feux volontaires étaient donc nécessaires. Les populations ont appris de génération en génération à allumer ces feux. Quelques semaines plus tard, la verdure apparaît avec grand éclat au bonheur des animaux.

Aujourd’hui avec la modernisation relative des élevages, la pratique a grandement reculé. Les étables ont remplacé la forêt et les aliments chimiques ont pris la place de l’herbe verte et variée d’antan. C’est presque un autre monde. Les feux volontaires sont donc devenus très rares. Mais ce n’est pas l’unique raison. Les gens d’aujourd’hui évitent ce phénomène parce que les forêts ne sont plus propres et vierges comme jadis. De nos jours, les décharges sauvages jonchent les forêts. Ce qui amplifie le risque de débordement des feux pour devenir de grands incendies dévastateurs. Il est à rappeler que l’élevage est l’activité principale des habitants des villages situés dans le massif forestier de Mizrana. L’élevage bovin était pratiqué depuis des siècles. Dans cette région, la transhumance était très répandue. Les animaux sortaient paître dans la forêt sans être accompagnés et ce, sur plusieurs mois et ne reviennent qu’au printemps.

Akli N.

Partager