L’important mouvement géologique qui s’est produit lors des dernières intempéries à Illiten, au nord de Saharidj, aurait pour origine des fissures à l’intérieur de la galerie de captage de la Source noire.
C’est ce qu’affirment plusieurs sages du village, rencontrés mercredi dernier sur les lieux. Les galeries souterraines en question, de quelque 4 m2, ont été réalisées durant les années 1920 à l’aide de pierres taillées et de ciment.
L’ouvrage, long de 4 km, servait à acheminer de l’eau à partir de la Source noire, à partir de la périphérie du village Imezdhourar jusqu’au bassin de rétention qui surplombe Ath Illiten. Des prisonniers marocains, déportés vers l’Algérie après l’insurrection du Rif, ont été mobilisés pour la réalisation de ce projet.
Les villageois, qui diront avoir inspecté l’intérieur des galeries, avancent qu’elles sont toutes fissurées et qu’une bonne partie de la ressource du captage, dont le débit est de 600 litres par seconde, s’infiltre à travers les avaries et forme des nappes souterraines sous le patelin, sis au-dessous du canal en question.
«Étant construit sur un terrain abrupt et fort incliné, le village ne résisterait pas longtemps à ces masses d’eau, qui se sont accumulées en divers endroits; d’où ces terrifiants mouvements géologiques qui constituent une réelle menace qu’il y a lieu de prendre au sérieux», s’alarment les habitants.
Parmi nos interlocuteurs, des techniciens en hydraulique, qui affirment que la menace ne serait écartée qu’avec la pose d’une conduite d’amenée (transport) sur une distance d’environ 700 mètres à l’intérieur de la galerie, depuis le bassin de rétention, également fragilisé.
«Bien entendu, la pose de cette conduite doit être renforcée par la réalisation d’ouvrages de soutènement et de consolidation du sol aux endroits où se sont produits des glissements de terrain», ajoute-t-on.
En attendant que ce phénomène soit pris en charge, le sentiment d’inquiétude est toujours palpable chez les villageois d’Illiten, qui diront passer des nuits blanches à la moindre perturbation atmosphérique. «Nous redoutent à tout moment d’être entraînés vers le profond ravin d’en dessous du village», craignent-ils.
Oulaid Soualah.

