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La tradition perpétuée

Cette année, Amenzu n’tefsut (l’avènement du printemps, ndlr) est fêté dans une ambiance bon enfant dans les villes et villages de la Vallée de la Soummam.

Des citoyens des communes d’Ighil Ali, Seddouk, Tibane, El-Kseur, Timezrit et tant d’autres ont célébré avec faste Amenzu n’Tefsut. Des animations artistiques, des conférences, des sorties à des sites historiques et des hommages ont été ainsi au programme des associations locales activant dans les régions de la Soummam.

Dans la commune de Timezrit, par exemple, un hommage particulier a été rendu, avant-hier, vendredi, à la femme rurale. Une semaine de formation sur la fabrication du fromage traditionnel au profit des femmes de la région a été initiée par le mouvement associatif local. Dans la commune d’El-Kseur, le mouvement associatif a élaboré des programmes alliant ambiance à la fois festive et scientifique.

Outre une chorale, une pièce de théâtre, un monologue, une sortie au site de Tiklat, des conférences sur, entre autres, les «bienfaits de Aderyis » et «Amenzu n’Tefsut à travers les siècles» ont été au menu.

Ambiance de fête à Béni Maouche

Le village El-Djabia, relevant de la commune de Béni Maouche, a fêté, avant-hier, «Amenzu n’Tafsuth», qui célèbre l’arrivée du printemps suivant le calendrier agricole amazigh. Un programme riche et diversifié a été concocté par l’association culturelle Tafath n’Aït Khiar pour marquer cet événement important dans la vie et le cycle agraire des Berbères.

En effet, il est de coutume, depuis l’antiquité, chez le peuple berbère d’accueillir tafsuth avec joie et éclat. Il s’agit d’une renaissance de la nature, après un hiver rigoureux. Ainsi, avec la poussée végétale, la terre se couvre à nouveau de son tapis floral bariolé. Une sortie symbolique a été effectuée par les participants à cette fête au sommet de la montagne surplombant la commune de Béni Maouche «à la rencontre du printemps», synonyme du renouveau.

Au-delà de son caractère culturel, cette fête, selon le président de l’association Tafath n’Aït Khiar, Meddjani Djamel, rassemble les habitants d’Aït Maouche et renforce les liens d’amitié et de solidarité entre eux. «Grâce à ces festivités, nous avons pu réunir les citoyens de la région, tous âges confondus. Il y avait des enfants de bas âge et des vieux de plus de 90 ans, et même des centenaires.

Cet événement se déroule dans un esprit de joie et de convivialité. Nous sommes montés ensemble en montagne, pour partager un succulent seksu n uderyis. C’est tout simplement merveilleux !», s’exclamait avant-hier notre interlocuteur. Au programme donc de cet événement, plusieurs expositions ayant porté sur les arts et traditions antiques, présentées par le Musée national du Bardo, sur les objets agricoles berbères, organisées par les associations Tafath et Tachouafth, sur les plats traditionnels, ainsi qu’une autre exposition-vente des produits agricoles du terroir.

Il y avait aussi du théâtre et un spectacle folklorique présenté par une troupe de la wilaya de Khenchela. La soirée d’avant-hier 1er mars a été marquée par la célébration nocturne de la tradition dite «Ibouâfifen», avec la participation de la troupe folklorique de la wilaya de Tiaret. Le deuxième jour de ce festival, hier samedi, devait être consacré à la sensibilisation sur la protection de la nature. En effet, le président de l’association Arth de Béjaïa (Terre de Béjaïa) avait prévu une conférence sur l’importance de préserver le milieu environnemental.

Le sport s’invite aussi aux festivités, avec une démonstration karaté de l’équipe de Béni Maouche et une initiation au parapente et para-moteur, encadrée par des professionnels de cette discipline sportive. Cette fête, qui a connu la participation des citoyens de Béni Maouche et d’autres régions de la Kabylie, et même d’autres wilayas du pays, devait être clôturée par la remise des prix aux lauréats du concours du meilleur plat traditionnel.

Boualem S et F. A. B.

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