La ville étouffe sous les bouchons

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Les automobilistes étouffent littéralement sous le flux de circulation incessant et anarchique à travers les artères de la ville de Bouira, notamment en cette période estivale où il est quasiment impossible de franchir les deux lobes reliant l’ancienne ville à la nouvelle.

Pourtant en 2013, un plan de circulation de la ville de Bouira, avait été confié au bureau d’étude BETUR, filiale de l’entreprise du Métro d’Alger. Un plan qui n’a toujours pas vu le jour et son attribution à ce bureau d’étude retenu avait pour rappel suscité moult interrogations.

En effet, pour étudier et plancher sur l’élaboration du nouveau plan de circulation au niveau de la ville, le bureau d’étude avait révélé à l’époque que l’étude avait été faite pendant la période estivale, un vendredi et que ce sont des étudiants recrutés à cet effet qui ont effectué le comptage des véhicules… à la main ! Un procédé qui avait été vivement critiqué d’autant plus que la somme astronomique dégagée pour l’aménagement de ce plan avait suscité la polémique.

Le bureau d’étude en question avait revu sa copie et surtout sa manière de faire mais sans qu’un plan digne de ce nom n’ait été retenu par la suite. Il s’en est suivi des « essais » en implantant des pancartes de signalisation par ci par là, avec des panneaux de sens interdit, des feux tricolores mais aucune action pour désengorger les deux ponts reliant l’ancienne ville au nouveau pôle.

Deux contournements de la ville, l’un à l’Ouest, l’autre à l’Est ont été réalisés, mais l’état de délabrement avancé dans lequel ils se trouvent font renoncer les conducteurs les plus téméraires à s’aventurer sur ces évitements.

Comme si la situation n’était pas assez ardue, un autre point noir, en cette saison estivale, est venu accroître les embouteillages de la ville. Il s’agit des autorisations exceptionnelles accordées aux céréaliculteurs pour acheminer leurs récoltes auprès de la Coopérative de Céréales et Légumes Secs (CCLS) qui se trouve au beau milieu de la ville. En ajoutant le comportement incivique de certains chauffeurs de bus, de conducteurs de « capsules » effectuant des arrêts anarchiques selon le bon vouloir des passagers, le décor est planté pour donner la situation infernale qui caractérise la circulation en ville.

Il faut dire que les éléments de la police de la voie publique tentent tant bien que mal de désengorger les multiples ronds-points où ils sont affectés, mais les coups de sifflets ne règlent guère les embouteillages. « Il est plus facile de circuler dans des villes côtières aux heures de pointe avec les milliers d’estivants qui s’y rendent, plutôt que de franchir la ville de Bouira et ce à n’importe quelle heure de la journée », indique un fonctionnaire rompu à la circulation à travers le chef-lieu de wilaya.

La direction des Transports ainsi que les élus de l’APW ont été à maintes reprises sollicités pour se pencher sur ce lancinant problème qui persiste depuis plusieurs années.

Hafidh Bessaoudi

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