L’Agence du médicament pointée du doigt

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Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officines, Messaoud Belambri, a affirmé, hier à Alger, qu’entre 170 et 200 produits de soins sont en rupture, dont pas moins de 70 fabriqués localement et 80 importés.

Parmi les outils mis en place pour faire face à la pénurie de médicaments figure l’Agence nationale du médicament, la cellule de veille et le comité de concertation.

«Malgré toutes les observations, les informations et les propositions transmises par les différents partenaires, on ne voit pas de résultats concrets», a estimé M. Belambri, lors de son intervention hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale.

«La cellule de veille, qui est censée être un organe d’urgence qui devrait se réunir plusieurs fois, s’est réunie cinq fois en 2018 ce qui n’est pas suffisant. Cette cellule n’a pas travaillé de la manière qu’il fallait», a-t-il soutenu. Pour ce qui est de l’Agence nationale du médicament, l’intervenant de la radio nationale s’interroge «est-ce qu’elle dispose de tous les moyens pour fonctionner d’une manière efficace et est-ce qu’elle a toutes les ressources humaines et financières dont elle a besoin ?».

«Malheureusement, plusieurs opérateurs pensent que ladite agence ne fonctionne pas aussi bien qu’il le faut», a-t-il lancé. Dans ce sillage, M. Belambri a tenu à souligner que cela ne concerne pas seulement le ministère de la Santé, mais le gouvernement doit s’impliquer pour assurer le bon fonctionnement de cette agence «sachant que les missions qui lui ont été allouées sont très importantes et elle peut jouer un rôle dans le règlement de cette crise de médicaments».

Le même responsable a tenu à préciser que ces ruptures ne datent pas d’aujourd’hui, citant plusieurs paramètres qui sont à l’origine de cette situation, notamment le retard accusé dans la signature des programmes d’importation.

«La crise a touché aussi plusieurs produits fabriqués localement, soit par l’abondant de leur production par les entreprises publiques et privées ou bien suite à une insuffisance de la production, à l’exemple des anti-inflammatoire injectables», a-t-il dit, se demandant «si l’enveloppe de quelque 2 milliards d’euros, servant au financement des importations de soins, est suffisante et est-ce que les produits sont importés en quantités suffisantes ?».

Il a fait état de recommandations liées à la nécessité d’avoir des outils de suivi. «Il ne suffit pas seulement de signer des programmes d’importation, mais il faut savoir si le importateurs honorent leurs programmes d’importation en quantité et qualité», a-t-il noté.

Samira Saïdj

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