Lancement du projet PASA de la filière oléicole

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Dans le cadre du lancement des activités du programme d’appui au secteur agricole (PASA), financé par la Commission Européenne, dont a bénéficié la wilaya de Bouira en oléiculture, une réunion de travail a été programmée par l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA), hier matin, au niveau de la Direction des Services Agricoles de Bouira.

L’ensemble de ce programme a pour but d’améliorer le rendement avec à la clé une bonne qualité de l’huile d’olive, mais également d’éviter la pollution causée par les huileries qui rejettent les margines en créant des cloaques dans de nombreux oueds. M. Djoudi Ganoune, DSA de Bouira, explique : «Une réunion similaire s’était déjà tenue au niveau de notre wilaya. Nous avions regroupé les différents intervenants de la filière, à savoir la DSA, l’interprofession, la Chambre d’Agriculture et les professionnels.

Cette deuxième réunion s’est tenue en présence de représentants de l’Hydraulique, de l’Environnement et du Commerce. Il faut savoir qu’il s’agit d’un programme réservé à la filière oléicole dans tous ses segments. Nous avons soulevé comme premier point, le suivi de l’entretien des vergers oléicoles. Nous avons aussi débattu du volet production des olives qui devra se répercuter sur une bonne qualité de l’huile.

Le secteur de l’Hydraulique intervient sur le volet irrigation surtout au niveau des périmètres d’intensification mais également sur le problème de la pollution avec les margines qui sont déversées au niveau de oueds». Les débouchés dans la filière oléicole ont été soulevés par l’interprofession avec les services de la Direction du Commerce, pour écouler sur le marché une huile d’olive de qualité répondant aux normes sanitaires et de packaging également.

Les cadres de l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie ainsi que les deux consultants français délégués par l’Union Européenne ont quant à eux expliqué les thèmes de recherches sur lesquels ils se sont penchés pour avoir une meilleure qualité d’huile d’olive. Le DSA de Bouira mettra en exergue la nécessité d’établir une feuille de route et de la suivre scrupuleusement.

«L’ensemble des mécanismes à suivre seront inclus dans le programme et nous allons tracer une feuille de route que nous devrons suivre de près pour hisser cette filière sur la plus haute marche du podium», indiquera M. Ganoune. Au cours de la réunion, tous les acteurs présents ont débattu de l’ensemble des volets, mais d’autres réunions auront lieu pour permettre la mise en place de la feuille de route actuellement en cours d’élaboration par les professionnels du secteur oléicole.

Les deux experts français, mandatés par le programme de l‘Union Européenne, présents à cette réunion, de même que les cadres de l’INRAA, ont évoqué les potentialités de la wilaya dans le domaine oléicole car Bouira, Béjaïa et Tizi-Ouzou sont les trois wilayas retenues dans le cadre de ce programme de l’Union Européenne, car, explique M. Djoudi Ganoune, «plus de 50% du potentiel oléicole national se trouve au niveau de ces trois wilayas».

«Pour cette année, la wilaya de Bouira a obtenu 8 millions de litres d’huile d’olive et je peux vous dire que les oléiculteurs suivis par nos services ont obtenu une meilleure qualité d’huile par rapport aux années précédentes. Les oléiculteurs commencent à peine à comprendre dans quelles conditions transporter les olives, comment faire une trituration et surtout qu’il ne faut pas laisser les olives moisir au niveau des huileries.

Nous enregistrons avec satisfaction cette prise de conscience qui commence à s’ancrer dans les pratiques des oléiculteurs pour obtenir une meilleure qualité d’huile. L’interprofession représente tous les oléiculteurs de la wilaya et nous allons continuer le travail de sensibilisation à travers les 45 communes de la wilaya, notamment dans les zones à grand potentiel, pour les inciter à adopter cette démarche afin d’avoir une huile de meilleure qualité mais aussi pour éviter de causer des dégâts à l’environnement avec le rejet des margines», expliquera M. Ganoune.

A noter qu’au niveau de la wilaya de Bouira, environ 4 000 producteurs d’huile d’olive ont été recensés, entre 3 250 adhérents à la Chambre d’Agriculture, plus ceux qui ne sont pas affiliés mais qui exercent toutefois dans ce domaine. Pour ce qui est du potentiel oléicole de la wilaya, Bouira dispose d’une surface de 37 000 hectares pour une production de 27 000 hectares. Par ailleurs, le DSA de Bouira a tenu à rappeler que cette année, et dans le cadre du Fonds National du Développement Rural, les services de la DSA ont validé 600 dossiers représentant une superficie de 2 500 hectares qui seront plantés en oliviers. Un accroissement non négligeable pour le potentiel oléicole existant à travers le territoire de la wilaya de Bouira.

Hafidh Bessaoudi.

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