«L’apport des associations est fondamental»

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Dans cet entretien, le P/APC d’Aït Smaïl, Sadek Rebaï, parle du mouvement associatif dans sa commune, son intérêt pour les associations, mais surtout l’apport de celle-ci dans le développement social, culturel et sportif de la région.

La Dépêche de Kabylie : Vous portez un intérêt particulier au mouvement associatif. Peut-on connaître les raisons ?

Sadek Rebaï : Chacun de nous connaît l’importance et le rôle des associations dans le développement de chaque société, notamment dans le milieu rural tel que le nôtre. Leur apport et leur engagement dans divers secteurs, soit culturel, sportif, social, ou autre, est fondamental. C’est pour cela que nous sommes en contact permanent avec les acteurs associatifs et avec toute la population.

Je voudrais souligner le dynamisme de la vie associative en 2018 qui a été une année particulièrement riche en évènements festifs, et qui a vu aussi la naissance de trois nouvelles associations, à savoir l’association Amzur de nos jeunes filles, l’association Lvaz de nos chasseurs et, enfin, l’association des agriculteurs de notre région. La commune est très fière de leur exploit et dynamisme.

À travers cet espace, je remercie bien entendu tous les bénévoles qui contribuent à animer notre commune par leur contribution à développer le sport, la culture, à accompagner les élèves scolarisés, les couches défavorisées et les malades chroniques. C’est un moyen pour nous, en tant que municipalité, de créer des liens de solidarité entre les citoyens et entre les différentes générations de la commune.   

Une association d’agriculteurs vient de voir le jour à Aït Smaïl, c’est inédit pour la wilaya ?

Je tiens à exprimer, tout d’abord, toute la fierté de la commune et celle du staff de l’assemblée communal de compter dans le calepin des associations, comme celle à vocation agricole, d’autant plus que nous évoluons dans une région rurale. Des agriculteurs et éleveurs de la commune sont derrière sa création. Son programme d’action est riche et diversifié, entre des formations aux agriculteurs et des opérations de sensibilisation. Tout ça, pour un  développement de l’activité agricole dans la commune d’Aït Smail qui a beaucoup de potentialités.

Je crois qu’ils doivent penser beaucoup plus à la mise en perspective d’initiatives locales, et ce, par la mise en place de programmes AGR (activités génératrices de revenus) qui sont considérés, dans un premier temps, comme un élan de l’économie solidaire aidant les populations locales à subsister et à subvenir à leurs besoins à travers leurs savoir-faire.

Puis, se projeter sur une co-construction d’une économie locale par la constitution de coopérative féminine pour ce qui est de l’artisanat, coopérative d’agriculteurs appuyant l’émancipation de la femme rurale et la valorisation des produits du terroir tel que le tabac, la figue, l’huile d’olive et la poterie de la région aussi, afin d’arriver à long terme à la labellisation des produits agricoles et artisanaux connus chez nous depuis des années.

À mon avis, c’est comme ça qu’on peut contribuer d’une manière nette et juste au travail solidaire et au développement de la région. Connaissant les métiers ancestraux et domestiques qui sont menacés ces derniers temps par le manque de transmission, les vieux et vieilles ne pouvant plus le faire. Autrefois, beaucoup d’activités domestiques, artisanales et agricoles se pratiquaient ici comme dans d’autres régions de Kabylie, voire même d’Algérie.

Jusque-là, avec les modes de transmission traditionnels d’antan, tout se passait bien. Mais au jour d’aujourd’hui, il y a nécessité de réfléchir et de penser à d’autres méthodes et formes contemporaines pour accompagner la sauvegarde et la promotion du patrimoine de chaque localité.

C’est pour cela que je viens de saisir la direction de la formation professionnelle et la chambre artisanale de la wilaya de Béjaïa pour qu’ils intègrent dans leurs formations qualifiantes toutes les disciplines qui ont un lien avec la culture, l’agriculture et l’artisanat de la région au niveau du CFPA de Bordj Mira, qui est la structure de proximité qui peut combler ce vide. Puis, l’association des agriculteurs de la commune peut venir en aide aussi pour apporter son soutien en matière de formation et d’échanges.

Vous avez annoncé la création d’un Conseil communal de jeunes d’Aït Smail. Qu’en est-il du projet ?

Le développement local et durable est la préoccupation de toutes et tous, et chacun a son rôle dans cette perspective. Nous souhaitons consolider cette démarche de construction et de collaboration locale avec nos jeunes, qui constituent une force de proposition favorable à notre démarche.

Pour ce faire, nous avons donc invité nos jeunes lycéens et étudiants à s’attabler autour d’un espace de concertation et de proposition dans l’optique de mettre sur pied ce Conseil communal de jeunes. Ce futur conseil communal de jeunes se veut un espace participatif, collaboratif et formatif, une tribune de collaboration institution-jeunesse, qui réunira bientôt un groupe de jeunes autour de leurs questions, préoccupations et visions du développement local.

Entretien réalisé par Mhenni K.

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