L’autre tracas des parents

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Après avoir été mis à rude épreuve durant les trois premières semaines du Ramadan par la mercuriale, les ménages devront faire face à une autre saignée, celle de l’achat des vêtements de l’Aid El Fitr. Une dense activité et une ambiance festive enveloppent ces jours-ci la capitale. Dès la fin de la prière des Tarawih, et jusqu’à une heure tardive de la nuit, les artères de la capitale sont envahies par une marée humaine qui s’engouffre dans les marchés et magasins.

Les pères de familles aux petites bourses, déjà lourdement affectés durant le mois sacré, où une hausse vertigineuses a sévi sur le marché des fruits et légumes, devront racler les fonds de leurs poches pour pouvoir satisfaire leur progéniture. Nonobstant l’envolée des prix des vêtements et chaussures de cette fête religieuse, les pères de famille sont sommés de suivre la tradition afin de satisfaire leurs chérubins. Les mères de famille, quant à elles, s’attellent à l’achat des articles nécessaires à la préparation des gâteaux.

Au marché d’Ain Benian, comme partout ailleurs, la joie se lit sur les visages des enfants, contents de la perspective d’acquérir des vêtements neufs, tandis que le mécontentement se voit sur les visages des parents, anéantis par les prix affichés. Et c’est l’effervescence dans les magasins. L’ensemble le moins cher est affiché à 4 000 DA pour le bas âge, alors que les prix des pulls et les pantalons sont affichés au minimum à 2 500 DA l’article, sans oublier les chaussures qui sont tout aussi loin de portée. «Tout est cher ici», s’écrie une jeune femme, accompagnée de ses deux enfants, âgés de 6 ans et 2 ans. «Je me demande comment vont faire les familles à quatre ou cinq enfants.

Moi pour seulement deux, je risque de débourser pas moins de 18 000 DA», s’est-elle exclamée. Même scénario à Staouéli, où les artères sont bondées de citoyens en quête de bonnes occasions. Mais c’est l’ébullition partout. Une chemise et un pantalon pour garçons (4 à 7 ans) au prix de 5 800 DA, les robes pour fillettes, entre 5 000 à 8 000 DA, alors que d’autres proposées avec des ballerines et des accessoires pour cheveux sont proposées à 9 000 DA. «En moyenne, une tenue complète d’un enfant de 10 ans revient à plus de 9 000 DA», dira un père de famille désemparé, ajoutant qu’au moins les ensembles pour garçons ou filles offrent l’avantage, d’être une tenue vestimentaire complète.

«Pour habiller ma fille, j’ai déboursé 8 000 DA rien que pour la robe», s’écrie une autre dame abordée dans un magasin à Draria. Quant aux commerçants, ils imputent cette hausse vertigineuse des prix au fait que tout est importé. «Plus de 70% de notre marchandise est importée», nous précise un commerçant. Notre interlocuteur évoque par ailleurs la détérioration de la valeur du dinar qui ne cesse de s’effondrer face aux devises.

L. O. CH.

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