En dépit des efforts déployés par les services de la wilaya pour mettre un terme au blocage que connaît l’Assemblée populaire communale de Kadiria, la situation demeure telle quelle. En effet, après deux réunions de médiation organisées en moins d’une semaine pour tenter de réconcilier les parties en conflit, la donne n’a pas changé d’un iota. Pis encore, compte tenu des derniers développements, le conflit s’est exacerbé, aggravant la crise. Et pour cause.
Lors de la réunion de médiation de dimanche dernier, la deuxième du genre en moins d’une semaine, contre toute attente, les élus de l’opposition ont exigé la destitution de l’actuel maire FLN, Abdenour Khiter. Une demande pour le moins surprenante et que le P/APC a purement et simplement rejetée. A noter que cette réunion, tenue au siège de la mairie, a regroupé le Directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya de Bouira, le chef de daïra par intérim de Kadiria et les 19 élus composant l’Assemblée populaire.
Elle intervenait quelques jours après une première réunion, tenue mercredi dernier, au siège de la wilaya et présidée par Mustapha Limani, son premier responsable. Ce dernier voulait en fait préparer le terrain, en vue de réconcilier les parties en conflit pour lever ce blocage. En outre, selon nos informations, et après avoir écouté un à un les élus, le chef de l’exécutif a estimé que «rien ne justifiait le blocage de l’Assemblée». Toujour s d’après nos informations, M. Limani a qualifié les points de désaccord entre les élus de «minimes et de facilement surmontables», lesquels ne méritent en aucun cas de mener au blocage de l’Assemblée.
Pour en finir avec cette situation, le même responsable a demandé à chacun des élus présents de faire des concessions, de tourner la page et surtout privilégier l’intérêt général. Il faut dire que même si rien n’a été conclu officiellement, ce jourlà, la réunion de mercredi dernier, la première du genre impliquant les autorités de wilaya depuis le début du confit qui remonte à 2018, avait permis de rapprocher les points de vue entre les élus en conflit et de préparer le terrain à la réunion de dimanche d’après, qui devait mettre un terme à cette crise.
Mais les élus de l’opposition qui, jusque-là, bloquaient uniquement les délibérations, ont carrément appelé à la destitution du maire, plongeant la commune dans une nouvelle crise. Quant au P/APC, joint par téléphone, après cette réunion, il n’a pas caché sa déception quant à la tournure prise par les événements. «Aucun motif valable de quelque nature qu’il soit, aussi bien juridique que moral, n’a été avancé par mes adversaires pour justifier la demande de ma destitution. Si c’est cela leur souhait qu’ils le rédigent dans une déclaration publique à l’intention de la population de la commune et si la population est d’accord pour ma destitution, alors je quitterais mon poste.
Après tout, nous avons été élus par elle et c’est à elle seule que nous devons rendre des comptes», a expliqué le maire de Kadiria. Ce dernier a ajouté qu’il a tendu la main à ses opposants, en vue lever ce blocage qui risque de s’inscrire dans la durée et d’avoir des répercussions négatives sur les habitants de la commune mais aussi sur son développement. Il convient de noter que vu l’état actuel des choses, Abdenour Khiter n’a pas écarté l’éventualité de recourir à l’article 102 du code communal pour l’adoption du Budget primitif (BP) de l’année 2020. Un article, faut-il le préciser, qui donne le droit au wali de se substituer à l’Assemblée pour adopter ce budget.
En ce qui concerne l’impact du blocage de l’Assemblée sur l’exécution des programmes de développement dans la commune, l’édile communal a indiqué que deux opérations d’un important montant financier sont actuellement ajournées, en l’absence de délibérations. Il s’agit de deux projets d’assainissement au profit des zones rurales de la commune d’un montant total de 40 millions de dinars. Ceci étant dit, si le blocage persiste, les futurs projets appelés à être inscrits au cours de l’exercice 2020 risquent aussi d’être sérieusement impactés, de même que les questions de budget.
Djamel Moulla