Ce qui se passe au village Ath Illiten dans la commune de Saharidj laisse plus d’un pantois, car rien n’est fait pour endiguer le phénomène des glissements de terrain.
Durant l’hiver passé, plus exactement au mois de février, il s’est produit plusieurs catastrophes naturelles qui ont mis à mal l’unique route du village, suite à d’effroyables mouvements géologiques ayant provoqué des affaissements et glissements sur trois tronçons de cette unique voie d’accès à Ath-Illiten. Au niveau du premier point noir situé sur la partie basse du village, non seulement un tronçon d’environ 30 mètres de la route s’est affaissé sur deux (02) mètres de profondeur, mais il a aussi entraîné dans son mouvement tous les ouvrages souterrains d’utilité publique, tels que le réseau de l’AEP, celui du transport de gaz naturel et enfin celui de l’assainissement.
C’était la première catastrophe, qui a semé la panique parmi les malheureux villageois. Si le gros tuyau de transport du gaz naturel a résisté à ce mouvement, en continuant à servir, tout comme celui de l’AEP, étant tout les deux en PEHD, celui du réseau principal de l’assainissement, réalisé à l’aide de buses en ciment, n’a pas tenu le coup. Une longueur de 10 mètres a été carrément détruite. Dans l’urgence, l’APC, aidée par les villageois, a dévié le rejet, en l’évacuant dans un petit ruisseau au milieu d’un quartier.
A l’heure actuelle, et avec l’arrivée de la chaleur, les eaux usées de ce rejet dégagent des odeurs nauséabondes, en plus d’attirer des nuées de toutes sortes d’insectes volants et rampants, vecteurs d’épidémies. Les riverains sont exposés à une réelle menace de MTH. Signalons que la route à cet endroit a été coupée à la circulation et qu’une bonne partie du village s’est retrouvé isolée.
Des travaux lancés mais…
Ce point noir a été confié un mois plus tard, soit en mars, à une entreprise. Malheureusement, les lourdeurs administratives ont retardé le démarrage des travaux jusqu’au début de ce mois de mai. Sur les lieux, nous avions constaté de visu, samedi dernier, qu’en procédant au déblayage des coulées de boue et arrivées au sol solide, que l’entreprise a mis à nu le tuyau de gaz naturel sur une longueur de 10 m environ, lequel se retrouve suspendu dans le vide sans aucune protection. Au moment où cette entreprise devait, en toute logique, envisager un travail d’équipe même de nuit, car il s’agit d’une urgence, contre toute attente, elle est absente les week-ends.
Au rythme où vont les travaux, la circulation sur cette route ne serait pas rétablie avant plusieurs mois. Le point noir suivant, qui est identique au premier, est situé dans le nouveau quartier à la sortie Nord du village. Non seulement le tronçon de cette route, qui relie le village à la RN 30, s’est affaissée sur plus de 50 mètres mais d’effroyables et profondes fissures indiquent que toute la surface sur laquelle est bâtie ce nouveau quartier, composé de logements attribués dans le cadre du programme de l’aide à l’habitat rural et l’auto-construction, a subi un glissement de terrain.
A noter que ce dernier est toujours en mouvement, compte tenu des fissures qui s’élargissent à vue d’œil. Le dernier point noir est celui situé à 200 mètres sur la partie Nord de la même route. En ces lieux, un autre mouvement géologique a entraîné environ 30 mètres d’une partie de la chaussée vers le bas côté, qui surplombe un profond ravin. Ce côté de la route étant l’unique issue pour le village, après sa fermeture du côté Sud.
Les villageois sont de ce fait contraints de franchir ce tronçon avec des véhicules légers, tout en prenant d’énormes risques. Aucun poids lourd ne peut s’y aventurer sans se retrouver au fond du ravin. Croisons les doigts et prions qu’aucun accident, nécessitant l’intervention de la Protection civile, ne survienne dans ce village, avant que ne soit restauré ce point noir dont les travaux ne sont toujours pas confiés à une entreprise, selon plusieurs villageois venus à notre rencontre, samedi dernier. Des villageois qui pointent du doigt les services de l’Etat qui font, selon eux, preuve de passivité devant leur isolement total.
Oulaid Soualah

