Le centre culturel de Taskriout, implanté à hauteur de Bordj Mira, chef-lieu de la commune, est livré depuis des lustres à lui-même. Ainsi, depuis que la bâtisse a été incendiée, il y a près de cinq ans, l’établissement devenu fantomatique est exposé à la patine et à la déprédation. «Le centre culturel avait fait l’objet, il y a longtemps, du transfert de sa gestion pour le compte de la Direction de la culture. Récemment, nous avons demandé qu’il nous soit restitué, afin de pouvoir engager les travaux de sa réhabilitation. Notre requête a, hélas, essuyé une fin de non recevoir», a souligné un membre de l’exécutif communal.
«Nous estimons que ce n’est pas juste de pénaliser les jeunes de notre commune, en prolongeant le statu quo, car le vide et le spleen dont ils souffrent les exposent à toutes sortes de déviances et de perversions. Notre responsabilité est de tout faire pour les en prémunir», a-t-il poursuivi. Éducateur au collège, poète et barbouilleur de toiles à ses heures perdues, un citoyen de Bordj Mira s’est, pour sa part, dit «révulsé par l’incurie et le laisser aller» des instances en charge du volet culturel. Il a alors établi un constat peu reluisant : «La culture est prise en otage par l’incompétence et le mépris de ceux qui sont chargés de la promouvoir. Un pays qui s’entête à tourner le dos à la culture n’a pas d’avenir.»
N. M.