Le chanteur Rabah Flissi n’est plus

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Le chanteur Rabah Flissi a rendu l’âme, avant-hier, à l’âge de 67 ans, à l’hôpital de Boghni, où il était hospitalisé depuis mars dernier, suite à une longue maladie. Il est mort alors qu’il s’apprêtait à produire un nouvel album. Cette triste nouvelle a vite fait le tour de la région. D’ailleurs, des centaines de personnes ont exprimé leurs condoléances à sa famille et à tous les artistes. Rabah Flissi est né le 4 septembre 1953 à Kantidja, dans la commune d’Aïn Zaouia.

Tout petit, il a perdu son père qui est tombé au champ d’honneur en 1958. Après de longues années de vie difficiles, Flissi s’est lancé dans le commerce. C’est à la fin des années 1970, encore jeune, qu’il a commencé à gratter les fils de sa guitare. «Tout comme les jeunes de mon âge, je suis attiré par la chanson, d’autant plus qu’à l’époque, de nombreuses voix ont émergé, à l’image de Lounis Aït Menguellet, Rabah Ouferhat, Lounès Matoub, Ahcène Abassi et Mouloud Habib.

J’ai fait mes débuts dans la chanson dans les fêtes du village. En 1982, j’ai édité mon premier album. D’année en année, mon répertoire s’agrandissait. Je côtoyais de nombreux artistes et peaufinais mon travail», avait déclaré le défunt au lendemain de la parution de son 14e album «A sqsagh meden fellas», sorti en 2018. Durant sa carrière artistique couronnée de succès, il s’est intéressé à de nombreux thèmes sociaux et à l’amour. Il a chanté aussi la mal-vie des jeunes dans «Ilmeziane Dhaânen», allusion faite au phénomène de la harga et a rendu hommage aux héros de la Révolution.

L’enfant de Kantidja était un chanteur engagé. Ses chansons parlaient de son combat pour tamazight, la démocratie et la culture amazighe sous toutes ses formes. Dans son dernier album, il a rendu un grand hommage aux villages de la grappe de Boumahni, en les citant un à un à commencer par Kantidja. Il était aussi aimable et jovial. À la maison de la culture Mouloud Mammeri, où nous avions l’habitude de le rencontrer, il promettait toujours d’aller de l’avant. Même sur son lit d’hôpital, bien qu’il était souffrant, Rabah Flissi avait l’espoir de revenir sur scène et rencontrer son public.

Il avait beaucoup de projets. Malheureusement, il est parti sans pouvoir le concrétiser, laissant derrière lui un patrimoine artistique riche et une famille de quatre enfants. Il a été inhumé, hier, à Kantidja, dans le cimetière de son village natal, au milieu d’une foule nombreuse venue des quatre coins de la Kabylie pour lui rendre un dernier hommage, dont ses amis, beaucoup d’artistes et des élus locaux.

Amar Ouramdane

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