La publication des résultats du concours sur titre pour l’accès au grade de maître-assistant classe B, organisé dernièrement par l’université de Béjaïa, a suscité «l’indignation» du bureau du Conseil national des enseignants du supérieur de cette universitaire. Ce dernier a dénoncé, via une déclaration, «des irrégularités» et du «favoritisme» dans le choix des lauréats.
Le syndicat a d’abord constaté la «non-conformité» du nombre de spécialités ouvertes à celui exigé par les textes réglementaires. «La plupart des postes (d’emplois) ne sont pas ouverts à quatre spécialités et aucun ordre de priorité n’a été défini comme le prévoit expressément l’instruction ministérielle numéro 7 du 28 avril 2011 et la correspondance (de rappel) du 12 novembre 2014 émanant de la direction des ressources humaine (DRH) de la tutelle. Le but ? Exclure des dizaines de candidats qui ont la possibilité de gêner les pistonnés», a expliqué la section CNES de l’université de Béjaïa dans son document.
Celle-ci remet en cause même la conformité du jury d’entretien. «Dans un rappel solennel du DRH du ministère, les enseignants qui ont encadré des candidats ne peuvent faire partie du jury d’entretien. Or, à Béjaïa, au moins deux facultés n’ont pas respecté cette instruction : la faculté de droit et des sciences politiques et la faculté des sciences exactes. Et cela, pour avantager les pistonnés en sous-cotant les autres candidats. Aux pistonnés, on offre un 4/4 et aux autres on attribue des notes de 0.25 à 1 (…)», a souligné le même syndicat. Les autres «irrégularités» soulevées par les membres du CNES de l’université de Béjaïa ont trait au remplacement «sans avis» par l’administration des enseignants élus représentants de leurs pairs par d’autres de la commission paritaire et à l’attribution des notes de 0.25/4 à des docteurs et des magisters par le jury d’entretien.
«Incroyable mais vrai, des candidats ayant soutenu au moins une thèse, qui ont assuré des vacations et qui ont communiqué dans des séminaires, des colloques et des conférences nationales ou internationales, seraient donc incapables d’analyser et de faire une synthèse d’une problématique, d’avoir un discours clair et lisible, de communiquer et ne montrent aucune aptitude scientifique particulière», s’est-on indigné. Pour ce syndicat, «le recrutement à l’université de Béjaïa a établi ses règles loin de ce que la réglementation prévoit et au détriment des candidats ‘non pistonnés’». Par conséquent, il dénonce «la mise en place d’un stratagème, depuis quelques années, pour donner avantage à certains candidats recommandés». Sinon, s’interroge ce syndicat dans sa déclaration, «pourquoi ne pas se tenir à la stricte application des textes ?».
B. S.

