Suite à la décision «inattendue» du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Tahar Hadjar, d’avancer les vacances universitaires du printemps et de les rallonger pour une période de quatre semaines, les enseignants de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, qui ont organisé avant-hier une réunion «d’urgence» au siège de la section du CNES, dénoncent «un dérapage grave».
«Nous dénonçons le dérapage grave du ministre qui obéit à un calendrier politique partisan pour casser la dynamique du changement», a-t-on lu dans la déclaration ayant sanctionné la réunion des enseignants universitaires sous la houlette du CNES.
Ce syndicat voit en cette décision «surprise» du ministre Hadjar une volonté «de freiner» la dynamique des manifestations populaires auxquelles s’est ralliée la communauté universitaire et rejette, par conséquent, catégoriquement cette décision. En outre, les enseignants de l’université de Béjaïa ont appelé l’administration rectorale à ne pas appliquer la décision ministérielle.
«Nous rappelons que l’université doit rester ouverte pour être une force de proposition constructive loin des calculs restreints et obscures qui présenteraient un danger pour l’avenir du pays. Nous appelons nos collègues administrateurs, et à leur tête le recteur de l’université de Béjaïa, à ne pas appliquer la décision du ministre et à déposer leurs démissions pour rejoindre le peuple dans sa révolution contre le système», écrit la section CNES dans sa déclaration.
Hier, les enseignants de l’université de Béjaïa se sont rassemblés devant le siège du rectorat pour exprimer encore leur rejet de la décision du ministre Hadjar et appeler le recteur de l’université de Béjaïa à prendre position : «Il faut que le recteur se positionne par rapport à cette situation.
J’espère qu’il suivra l’exemple du recteur de l’université de Tizi-Ouzou, qui a refusé d’abdiquer à la décision irréfléchie du ministre Hadjar», a déclaré un enseignant qui a pris la parole durant ce rassemblement. «Nous porterons au ministre et au recteur la responsabilité quant à tout dérapage qui peut être engendré en cas de fermeture des portails des deux campus», ont également mis en garde les enseignants.
B. S.