La manière dont les œuvres sociales de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa sont gérées, ces dernières années, est contestée avec force par la section locale du Conseil national des enseignants du supérieur (CNES), qui réclame, par conséquent, une commission d’enquête. «Le CNES de Bejaia est scandalisé par l’irresponsabilité déclarée et affichée par le recteur et son staff administratif dans la gestion du dossier des œuvres sociales de l’université (…)
Le CNES a la certitude que le problème des œuvres sociales ne trouvera l’issue qu’à travers une commission d’enquête mixte du ministère de l’Enseignement supérieur et des Finances concernant la période allant de 2013 à ce jour», annonce ce syndicat dans une déclaration transmise à notre rédaction. Ce dernier reproche à l’administration rectorale «des dépassements» dans sa mission, citant en exemple la tenue, dernièrement, d’une assemblée générale de la commission des œuvres sociales «‘’par hasard’’, sans l’affichage dans les délais règlementaires et sans la présence de la quasi-totalité des enseignants». Ce syndicat dénonce des blocages au travail de la commission des œuvres sociales, élue en juillet 2018. Il explique dans ce sens que les virements des œuvres sociales ont été bloqués «délibérément» dans le but «de remonter les travailleurs contre la commission».
Et d’ajouter : «Cela a failli dégénérer si ce n’est la sagesse et le bon sens des membres de la commission des œuvres sociales», lit-on dans le document signé par la section locale du CNES. Celle-ci demande donc plus de transparence dans la gestion du dossier des œuvres sociales : «Nous réclamons la publication des appels d’offre des conventions contractées par l’université depuis au moins les trois dernières années et qui concernent les assurances, les avocats, les huissiers et autres», revendique ce syndicat. Celui-ci souligne également qu’il a à plusieurs reprises saisi les services du ministère quant aux appels d’offre ainsi que les cahiers des charges de l’exploitation des cafétérias, qui «ne sont plus sous la coupe des œuvres sociales suite à une décision unilatérale et illégale du recteur».
Enfin, le CNES de Béjaïa dit craindre des «velléités» de dissoudre l’actuelle commission des œuvres sociales, dont le travail «honnête», estime-t-il, «dérange quelques-uns». «(…) C’est la seconde fois que le staff rectoral se présente en force (absence d’un seul doyen) pour les œuvres sociales. La première fut en 2018 pour soutenir l’ancienne commission objet de rapports détaillés déposés aux bureaux du recteur et des services du ministère. Puis, la seconde donc pour homologuer l’idée d’un groupuscule aux ordres pour la dissolution de l’actuelle commission élue», a commenté ce syndicat à propos de l’AG de la commission des œuvres sociales, tenue le 5 février dernier.
B. S.

