Les localités rurales de Guerrouma, situées à l’ouest de la wilaya de Bouira, souffrent de l’absence de projets de développement et se débattent dans des problèmes qui touchent pratiquement tous les domaines. L’eau potable et le gaz sont d’ailleurs leurs premières préoccupations. Pour l’eau potable, le problème se pose pratiquement dans tous les villages de la commune. En effet, que ce soit à Ouled Aïssa, Guelmama ou Laouaouda, les villageois sont confrontés, hiver comme été, au manque de ce précieux liquide et aussi à l’absence de réseaux d’AEP. Dans ces villages, l’eau est toujours acheminée à dos d’âne à partir des différentes sources situées en montagne. Une corvée assumée au quotidien par les adultes et les enfants. Pourtant, à quelques kilomètres de là, il existe le deuxième plus important barrage du pays, en l’occurrence Koudiat Acerdoune. Un ouvrage d’une capacité de 640 millions de m3, qui ne profite toujours pas à ces localités de l’arrière-pays et alimente uniquement le chef-lieu communal ainsi que les centres urbains de la daïra de Lakhdaria.
«Hiver comme été, nous souffrons de la pénurie d’eau potable. Pour nous procurer quelques jerricans d’eau, nous parcourons de longues distances à dos d’âne», a confié un villageois. A ce problème d’eau s’ajoute celui du gaz de ville. Une commodité que les centaines de villageois de Guerrouma attendent toujours. Alors, pour les besoins du chauffage, ils recourent au gaz butane quand il est disponible, car c’est un produit rare en hiver dans ces contrées au climat rugueux. Cette situation contraint certains villageois à recourir au bois pour cuisiner ou se chauffer. Il est à signaler qu’au chef-lieu communal, cela fait plusieurs années que le gaz de ville a été mis en service mais ce n’est pas le cas du reste des localités. Et pourtant. Un ambitieux projet de raccordement au réseau de gaz a été annoncé, l’an dernier, par les services de la wilaya pour les zones rurales visant à prendre en charge toutes les demandes exprimées. Mais à l’heure actuelle, aucun programme n’a été lancé à Guerrouma. Malgré cela, les villageois gardent espoir de voir un jour le gaz dans leurs foyers.
L’autre carence relevée dans les zones rurales de cette commune concerne l’état des routes. En effet, pratiquement toutes les routes reliant ces villages au chef-lieu communal sont dans un piteux état et demandent à être entièrement réhabilitées. Il y a, selon les villageois, urgence à ouvrir d’autres voies d’accès pour désenclaver beaucoup de territoires de montagne restés inaccessibles par voie carrossable. De même, une insuffisance en matière d’électrification rurale a été soulevée. Dans cette région, des dizaines de bénéficiaires des aides de l’État à l’habitat rural n’ont toujours d’électricité. En somme, tout manque dans ces contrées de montagne et il faut un programme spécial de développement afin de répondre aux préoccupations des populations et améliorer leur cadre de vie, a-t-on fait remarquer.
Djamel M.

