Le développement rural au point mort

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La commune de Saharidj, située sur l’un des versants méridionaux du Djurdjura, à 50 km à l’Est du chef-lieu de Bouira, a connu les affres de la décennie noire, qui avait entraîné dans son sillage un exode massif des villageois de Imezdurar, Ath Ali Outhmim, Ivelvaren, Aggache et autres. Après le recouvrement de la paix civile, au début des années 2000, la majorité des habitants ont regagné leurs villages respectifs et leurs âtres, abandonnés par contrainte.

Cependant, les choses commençaient à se compliquer pour eux avec de sempiternelles carences en tous genres et un cadre de vie qui ne cesse de se dégrader. Les manques multiples touchent essentiellement les commodités les plus élémentaires; à l’instar de l’eau potable, le gaz de ville, l’aménagement urbain, le transport, la culture et les loisirs, la santé, etc. Dans ces contrées perchées, la vie ne cesse donc de «durcir», mettant dans l’expectative des populations rurales contraintes de faire avec les moyens du bord.

A ce jour, aucun plan de développement rural pour ces contrées nichées sur des collines abruptes n’a été entrepris histoire d’alléger, un tant soit peu, la souffrance des habitants. L’engouement suscité par l’aide à l’habitat rural a vite fait déchanter les populations locales, puisque les quotas sont devenus dérisoires, ces dernières années. Les postulants sont innombrables alors que l’aide est attribuée au compte-gouttes. Seules quelque 80 unités de ce segment été octroyées l’an dernier à la commune de Saharidj.

«Et l’on espère freiner l’exode rural avec ces quotas insignifiants?», s’interroge un habitant du village Ighil Hammad. Pour le volet aménagement urbain, beaucoup reste à faire, car les villages souffrent de multiples insuffisances, comme l’éclairage public, les trottoirs, les ruelles bétonnés, les chemins bitumés, etc. Sur le plan économique, la commune peine à amorcer l’essor escompté, quand bien même elle recèlerait des potentialités énormes, comme l’agriculture de montagne, le tourisme avec des sites enchanteurs, comme Tala Rana, Tamgout et autres, et une manne hydrique impressionnante.

Y. S.

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