Le doyen de la Faculté des sciences et sciences appliquées (FSSA) de l’université Akli Mohand Oulhadj, Mourad Nourrine, a réagi hier sur la grève des étudiants du département de génie civil, qui paralyse la faculté depuis le début du mois.
«La Faculté des sciences et des sciences appliquées (FSSA) de l’université de Bouira connaît, encore une fois, le blocage de ses accès, ce qui la retarde encore plus, en terme de pédagogie. Il suffit qu’il y ait deux, trois étudiants ou plus qui soient mécontents pour que 5 000 étudiants environ se retrouvent bloqués et pénalisés, souvent pour des raisons purement restreintes à cette poignée de mécontents», note la déclaration du doyen rendue publique.
Ce dernier a mis également en exergue l’absence d’une culture de revendication chez ces étudiants qui n’hésitent pas, à chaque fois, à bloquer toute la faculté et n’utilisent pas des moyens moins pénalisants pour exprimer leurs revendications : «Il n’y a pas la culture de laisser l’action de blocage comme ultime recours pour se faire entendre. Le blocage est devenu malheureusement presque systématique à la Faculté pour exprimer son mécontentement. L’administration souffre hélas de l’absence de conscience chez certains étudiants, sachant que la liberté des uns se termine là où commence celle des autres.»
Concernant les revendications des grévistes, le doyen a assuré que les capacités pédagogiques de la Faculté des sciences et sciences appliquées ne permettent plus de prendre en charge la totalité des étudiants ayant une licence et que les Comités pédagogiques des départements prennent en considération plusieurs critères pédagogiques pour l’admission dans les postes de master : «Les perturbations actuelles sont causées par des étudiants ayant déjà une licence de l’année universitaire 2018/2019 et qui exigent par la force de continuer leurs études en master, sans tenir compte d’aucun critère de sélection de type ordre de mérite. La FSSA a des moyens très limités pour faire face à un flux jugé énorme des étudiants et n’a ni les moyens humains (encadrement), ni matériels, ni financiers pour leur prise en charge convenable sur le plan pédagogique. Il est de la responsabilité entière des équipes de formation de répondre favorablement ou inversement à ce type de demandes. Nous rappelons que la faculté est prédestinée aux sciences dures et la qualité de certaines formations en master dans tel cas est sérieusement menacée», a-t-il alerté.
Et de conclure : «La médiocrité ne peut en aucun cas être l’élément vecteur d’une faculté qui forme des futurs cadres, dont les exigences de technicité sont presque intolérables par rapport aux besoins des domaines visés : génie civil, télécoms, génie biomédical, génie pharmaceutique… Nous restons, cependant, attentifs. D’ailleurs, à chaque fois que le cas se présente, nous répondons à toutes les préoccupations de nos étudiants, mais toujours dans le cadre des limites autorisées par la réglementation en vigueur.»
Oussama Khitouche