S. Ait Hamouda
Le FFS, cette fois-ci il rajoute des ingrédients à ses propos appelant au boycott de la présidentielle. Il affirme, contre toute attente, que l’Algérie n’a jamais été démocratique, alors qu’il a participé à l’avènement de cette démocratie et pris part aux premières élections ayant inauguré cette liberté de dire, de faire et d’agir.
Il y a des choses qu’on fait et, chemin faisant, qu’on oublie, comptant sur l’amnésie du peuple. En précisant «qu’en Algérie il n’y a pas de liberté, de sécurité et d’espoir», cela veut dire que le FFS veut imposer une démocratie à l’Algérie qu’il n’a pas su instaurer dans ses propres rangs.
Renvoyer, manu militari, des cadres et des militants de ses structures, au nom du principe qu’il galvaude, la démocratie, et ensuite, battre le rappel au boycott pour la résistance du peuple à travers l’abstinence au vote, c’est ce qu’on appelle dire une chose et son contraire, prêcher la thèse et l’antithèse, faire de la politique en faisant table rase de tout ce qu’il a accumulé comme crédit auprès des militants sincères de cette formation.
C’est vrai qu’il a le droit de s’abstenir de voter mais de là à le claironner et vouloir entraîner le peuple derrière lui, il y a une marge à respecter, en commençant par soi. Le FFS a habitué ses sympathisants au boycott, c’est son fonctionnement, sa raison d’être et sa façon d’exister.
Rares sont les fois où qu’il a participé à des élections nationales, souvent locales, mais à chaque fois, il revendique ce à quoi mène la démocratie. Il a souventes fois défendu qu’il demeure le seul parti qui sait ce que la démocratie veut dire, mais dans les faits, il s’avère être un adversaire redoutable de la liberté de pensée intra-muros.
Claironner à hue et à dia ce qu’il reproche à tout le monde et voir d’un bon œil ce qui se pratique dans ses rangs peut ressembler, à s’y méprendre, aux dires du curé : «fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais». Restons zens et reprenons l’amalgame par le bon bout, ceux qui appellent au boycott ne connaissent l’Algérie que du bout des lèvres.
S. A. H.

