Le parallèle entre mars 1962 et mars 2019 souligné

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«Aujourd’hui, cinquante-sept ans après notre indépendance, le peuple algérien est dans la rue. Nos jeunes ont besoin de construire leur avenir». C’est un extrait du discours prononcé, avant-hier, par l’ex-officier de l’ALN, Mohamed Zahzou, lors de la célébration, à Draâ El-Mizan, de la fête de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars.

L’évènement, organisé par l’APC en collaboration avec la kasma des Moudjahidine locale, a célébré le 57e anniversaire de la signature des accords d’Évian, annonciateurs de l’indépendance de l’Algérie. Après un rassemblement devant le siège de l’APC, citoyens, Moudjahidine, autorités locales et élus ont pris la direction du monument du centre-ville dédié aux martyrs de la révolution.

Après le dépôt d’une gerbe de fleurs, une minute de silence a été observée à la mémoire des Chouhada. Ce fut Mohamed Zahzou, ex-officier de l’ALN et ancien moudjahid, qui prit la parole en premier : «Nous célébrons aujourd’hui (ndlr, hier) une date phare de notre histoire. C’est la fête de la Victoire.

Nous ne devrons pas oublier ce jour-là où le peuple algérien est sorti dans la rue à travers le territoire national, pour justement exprimer sa joie en brandissant les drapeaux algériens interdits durant 132 ans d’occupation, si ce n’est depuis le roi Massinissa.

Aujourd’hui, il est de notre devoir de faire attention et de préserver cette indépendance chèrement payée par le peuple algérien. Le peuple est le seul héros ! Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe dans notre pays, on peut dire qu’il est temps d’écouter cette jeunesse en lui remettant le flambeau pour aspirer à une Algérie meilleure et prospère. Je me rappelle des manifestations du 11 décembre 1960 lorsque les jeunes firent face l’armée française les mains vides.

Aujourd’hui, cinquante-sept ans après notre indépendance, le peuple algérien est dans la rue. C’est exactement la même chose. Le peuple demande son indépendance. Nos jeunes ont besoin de construire leur avenir. Il est temps à notre génération de remettre le flambeau à cette jeunesse qui a trop souffert. La vigilance, néanmoins, est de mise parce que nos ennemis d’hier veulent toujours diviser notre nation», dira cet ancien moudjahid.

Abdelmadjid Tabet, en sa qualité de chef de daïra, reviendra lui aussi sur le 19 mars 1962, base de la naissance de la nation algérienne, et sur ce qui se passe actuellement sur la scène politique. «Quelle que soit la fonction qu’on occupe, il faudra, en tant que citoyen, comprendre la légitimité des revendications posées aujourd’hui par notre peuple, notamment la jeunesse. Nos jeunes ont besoin de plus de liberté, de travail, de stabilité, de fonder des familles…

Ce sont leurs droits légitimes. Nous devons, à notre tour, leur laisser la place et les laisser construire leur avenir. Il faut regarder toujours vers l’avenir de notre pays. Que cela se passe dans l’unité de notre peuple qui a su comment libérer ce cher pays du joug colonial ! J’espère que main dans la main, le peuple algérien saura atteindre ses aspirations dans le calme et la sérénité», expliquera le commis de l’État.

Le maire Abdelghani Issolah abondera dans le même sens en souhaitant que cette étape que traverse le pays ne soit que de courte durée et un autre point de départ pour le développement effectif dans tous les domaines de l’Algérie, en associant toutes les forces vives de la nation, pour un changement serein en faveur du peuple et de la jeunesse, qui veut s’épanouir pleinement dans son pays.

Par ailleurs, une série d’activités a été prévue à la maison de jeunes Arezki Mansouri où a été programmée une exposition de photos de martyrs, de coupures de journaux sur le 19 mars 1962 ainsi que l’historique de l’Algérie pré-indépendante. En outre, un questionnaire sur les accords d’Evian a été distribué aux élèves des écoles primaires sous forme de QCM (questions à choix multiple) et un concours de dessin a été lancé le jour même à l’intention des enfants. Les premiers seront récompensés symboliquement.

Amar Ouramdane

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