«Le peuple veut instaurer la démocratie»

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La section FFS de la commune de Haïzer, à 10 km au nord de la ville de Bouira, a organisé, hier, un hommage à trois anciens militants du parti de cette commune. Par ailleurs, un meeting a été conjointement animé, au niveau de la place publique de Haizer, par M. Ali Laaskri, coordinateur de l’Instance présidentielle du FFS, et le Dr Moussa Tadamartaza, membre du secrétariat national. M. Tadamartaza a été le premier à prendre la parole pour rendre hommage aux trois anciens militants du parti de feu Aït Ahmed, en l’occurrence Amzal Saïd, Bouchelaghm Saïd et Zougari Hamouche, au même titre que l’ensemble des anciens militants de ce parti.

Il a également affirmé que le combat que mène actuellement le peuple algérien pour l’instauration de la démocratie est la suite historique des évènements du mois de septembre 1963, qui ont vu naître le Front des forces socialistes. Le coordinateur de l’instance présidentielle du FFS ajoutera que son parti reste «fidèle aux valeurs démocratiques pour lesquelles il a lutté depuis 1963». Il a aussi réitéré l’engagement des militants du FFS pour l’avènement d’une deuxième République et d’un Etat de droit et de justice.

Le Dr Tadamartaza n’a pas omis de dénoncer, lors de son intervention, ce qu’il a qualifié de «défaillance des appareils du système politique dans la gestion du politique». Pour lui, le système politique est le premier responsable de la crise multidimensionnelle qui touche le pays depuis l’indépendance. «Les moyens ont changé mais le système est le même depuis 1962 et les objectifs du FFS sont aussi les mêmes (…) Nous réclamons l’avènement d’une transition démocratique ainsi que l’instauration d’une véritable démocratie et d’une justice sociale, via l’élection d’une Assemblée constituante souveraine, car on ne peut pas construire un pays sans démocratie !», a-t-il martelé devant une assistance nombreuse.

L’ancien sénateur de Tizi Ouzou a, par ailleurs, tenu à tirer la sonnette d’alarme, en affirmant que le pays est actuellement en danger, en raison de la fragilité de ses institutions et des pressions exercées par le pouvoir sur les libertés démocratiques. «Le drame de l’Algérie a commencé au lendemain de l’indépendance et se poursuit toujours avec un pouvoir défaillant, qui n’a jamais réussi à gérer le pays et à instaurer la justice sociale (…) Aujourd’hui, le peuple est déterminé à en finir avec ce système, qui continue sa stratégie de sourde oreille, notamment à travers des politiques de mensonge, de violence et d’usure.

Les institutions du pays n’ont jamais été aussi fragilisées et il est grand temps que les tenants de ce pouvoir cèdent aux revendications légitimes du peuple, qui veut construire son pays et instaurer la démocratie», a-t-il déclaré. M. Ali Laaskri, coordinateur de l’instance présidentielle du FFS, a lui aussi tenu un discours très critique envers le système politique et le chef de l’état-major de l’armée, en dénonçant «les pratiques anti-démocratiques et anticonstitutionnelles». L’ancien député de Boumerdès n’a pas manqué de saluer l’engagement et la détermination du peuple algérien pour un changement pacifique.

Pour l’hôte de Haizer, le mouvement du 22 février est la suite historique et logique du mouvement national : «Le peuple algérien se mobilise pour son indépendance, pour restituer son premier Gouvernement civil et son Assemblée constituante, qui sont inspirés des résolutions du Congrès de la Soummam.» Et de dénoncer ce qu’il a qualifié de «tentative de déstabilisation» menée par le pouvoir et une autre tentative pour un «passage en force», en essayant d’imposer une élection rejetée par la majorité du peuple». M. Laaskri appellera dans ce sens les Algériens à poursuivre leur mouvement pacifique jusqu’à l’aboutissement d’une transition démocratique.

Le député démissionnaire défendra aussi le choix de son parti pour l’adoption des résolutions des partis de l’Alternative démocratique, constituée des partis de l’opposition, des associations et des syndicats, en affirmant que «le pouvoir refuse le vrai dialogue, continuant à négliger les vraies propositions pour la sortie de crise». L’intervenant a aussi appelé à la libération de l’ensemble des détenus d’opinion. Enfin, toujours dans son allocution, M. Laaskri critiquera les deux Assemblées du pouvoir législatif, en affirmant que les membres de l’APN et du Sénat «ont cautionné la tentative de passage en force du pouvoir, en validant la réforme du Code électoral».

Oussama Khitouche

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