S’il est vrai que la grappe de villages de Sanana a, finalement, bénéficié de deux opérations dans le cadre de l’électrification rurale, les travaux en cours à Iouchathène risquent de ne pas être achevés dans les délais. En effet, les habitants de ce village ont carrément stoppé les travaux jusqu’à la satisfaction de tous les foyers. « C’est une opération accordée dans le cadre du PPDRI en 2008. Malheureusement, au moment où les moyens financiers de l’État étaient très bons, elle n’a pas été lancée.
Il a fallu attendre qu’on ferme la RN 25 durant plusieurs jours pour non seulement réclamer le bitumage de la route mais aussi pour raccorder nos foyers au réseau électrique. Dernièrement, le projet a été dégelé. Une entreprise a été retenue et a commencé par la l’installation des pylônes électriques. Cependant, nous avons constaté que ce ne sont pas tous les foyers qui allaient être raccordés », explique un villageois. Après avoir pris attache avec les responsables de l’entreprise, ajoute-t-il, il leur a été donné d’apprendre que dans le plan remis par la Direction des Mines et de l’Energie, ce ne sont pas tous les foyers qui devraient bénéficier de cette commodité.
« Nous avons alors tenu une réunion et nous avons proposé alors de refaire le plan. Toutes nos tentatives n’ont pas abouti sous prétexte qu’il y avait des oppositions. Or, pour les variantes que nous avons suggérées, il n’y avait aucune contrainte car le gaz est déjà passé, l’eau aussi, ainsi que l’assainissement. C’est dire que rien ne gênera pour alimenter tous les foyers », poursuit un autre intervenant. N’ayant pas obtenu de réponse favorable à ce propos, ils ont décidé carrément d’arrêter les travaux. « Nous demandons à tous les responsables concernés aussi bien la DMI que la Sonelgaz et l’APC de s’asseoir autour d’une table et d’étudier une à une nos variantes.
Sinon, si on acceptait la seule solution retenue, ces foyers n’auront jamais de courant électrique. Il faut mentionner que ces foyers sont alimentés pour certains à l’aide de câbles parfois plus de 1000 mètres linéaires d’une part, et d’autre part, leurs propriétaires payent des sommes colossales. Certains sont contraints à régler une facture de plus de 15000 dinars par trimestre alors que leurs appareils électroménagers ne fonctionnent que rarement à cause des chutes de tension récurrentes » enchaîne le deuxième interlocuteur. Celui-ci nous apprend que pour le moment, seulement onze foyers sont touchés par ce raccordement alors que treize autres sont exclus.
« Nous exigeons que tous les foyers soient raccordés, sinon nous mènerons des actions de rue parce que nous savons que sans pression, rien ne changera par rapport à cette situation », conclut un autre villageois. Les protestataires attendent toujours la réaction des responsables parce que les travaux ont été suspendus durant la grève de cinq jours de la semaine passée.
Amar Ouramdane