Le SNAPAP dénonce une «multiplication d’entraves»

Partager

C’est au cours d’une conférence de presse animée mercredi dernier au niveau du siège du syndicat autonome du personnel de l’administration publique, le SNAPAP, que le coordinateur de la wilaya de Bouira, M. Abdelhak Khelloufi, a tenu à dénoncer ce qu’il a qualifié de «multiplication des pressions contre les syndicalistes du SNAPAP au même titre que de nombreuses entraves contre le droit syndical au niveau de plusieurs administrations de la wilaya de Bouira». M. Khelloufi dénoncera à ce même titre d’autres entraves qui freinent, selon lui, le redéploiement de ce même syndicat à travers plusieurs secteurs de la fonction publique. Le même responsable syndical a assuré que plusieurs requêtes et rapports ont été adressés aux responsables de la wilaya : «À chaque fois que le SNAPAP s’organise pour installer une section syndicale dans une administration publique, nos syndicalistes sont victimes de blocages et d’entraves administratives qui freinent sérieusement notre déploiement. À chaque fois, le bureau de wilaya est obligé d’intervenir via différents outils pour débloquer ces situations», a assuré M. Khelloufi, qui citera à titre d’exemple l’opération d’installation d’une section syndicale du SNAPAP au niveau du CFPA Maguri Mohammed d’Aïn Bessem.

D’après l’intervenant, la directrice dudit établissement n’a même pas autorisé la tenue d’une assemblée générale élective, ce qui a poussé les syndicalistes à tenir une AG élective en dehors du CFPA, en présence d’un huissier de justice : «L’affaire ne s’est pas arrêtée là, puisque la directrice a refusé de recevoir et de signer une copie du PV de cette AG élective, malgré que nous avions respecté les procédures de la loi 90/14 en plus de la présence d’un huissier de justice. Pire encore, la même responsable a refusé de traiter avec notre section syndicale, chose qui nous a poussé à annoncer en date du 4 février dernier un rassemblement de protestation au niveau de ce CFPA afin de dénoncer ces entraves aux droits syndicaux des travailleurs», a précisé encore M. Khelloufi, qui affirmera qu’il aurait fallu l’intervention du directeur de wilaya de la formation professionnelle pour désamorcer cette crise. «Le directeur de la wilaya, et en prenant connaissance de ce problème, nous a invité à une réunion au niveau du siège de sa direction mardi dernier et n’a eu qu’à constater la légalité de toute notre démarche… suite à quoi, il s’est engagé à instruire la directrice du CFPA d’Aïn Bessem de lever toutes ces entraves et de faciliter l’installation d’une section syndicale comme le veux la loi et la réglementation».

La directrice du CFPA d’Aïn Bessem et le maire d’Aïn El Hedjar montrés du doigt

Le cas de la section syndicale SNAPAP de la commune d’Aïn El Hedjar (à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la wilaya) a été également souligné par M. Khelloufi. Selon ce dernier, le coordinateur de la section syndicale de cette commune est victime de «grandes pressions et de plusieurs décisions arbitraires du maire», et cela depuis son élection à la tête de cette section : «Notre délégué au niveau de cette section a été muté arbitrairement dans plusieurs postes et dans des lieux très éloignés de son lieu d’habitation, sans qu’il ne le demande ou même sans qu’il ne soit informé au préalable, en plus d’autres pressions exercées sur lui par le maire d’Aïn El Hedjar. Des injustices qui l’ont poussées à déposer une plainte auprès du procureur d’Aïn Bessem, qui a ouvert récemment une enquête à ce propos», a déclaré M. Khelloufi, qui ajoute qu’au niveau de cette commune, une autre enquête est toujours en cours concernant la gestion des fonds des œuvres sociales de la commune.

«Les services de sécurité enquêtent toujours à propos de la gestion de ce dossier, puisque le maire a refusé de signer le PV d’installation du bureau local des œuvres sociales, quoiqu’il ait autorisé la tenue d’une AG élective au préalable. Cette assemblée qui s’est tenue en présence du P/APW et d’une députée de Bouira a vu l’élection de notre représentant du SNAPAP à la tête de ce bureau depuis le 14 février 2019. Malheureusement, le bureau en question est toujours inactif, car le maire refuse de signer le PV définitif et les travailleurs sont toujours privés des fonds de cette caisse. Il faut noter que le blocage des œuvres sociales au niveau de cette commune date de plus de 10 années. Une période durant laquelle les travailleurs n’ont bénéficié d’aucun service de cette caisse, c’est pour cela que nous avons demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour mettre la lumière sur ce dossier. Une enquête qui est toujours en cours», dira M. Khelloufi, qui annoncera l’organisation, dans les prochains jours, d’un rassemblement de protestation des travailleurs au niveau de l’APC d’Aïn El Hedjar.

Oussama Khitouche

Partager