C’est en présence de Laurent Rivoire (maire de Noisy-le-Sec), de Nadia Matoub, veuve du Rebelle, et du demi-frère de l’artiste assassiné, Francis Martin, en plus d’une dizaine de citoyens qu’a eu lieu, vendredi dernier, la cérémonie d’inauguration officielle du Square Matoub Lounès dans la localité de Noisy-le-Sec, près de Paris (France).
L’émotion était à son comble quand Malika Domrane, drapée du drapeau amazigh, s’est mise à interpréter des airs traditionnels kabyles avec un poème poignant, en guise d’hommage à Matoub Lounès.
Lorsque la maire de Noisy-le-Sec, Nadia Matoub et Francis Martin ont, d’un geste commun, dévoilé la plaque portant la mention «Square Matoub Lounès», les cris des «Imazighen» ont alors fusé de partout, mêlés aux youyous et à d’interminables applaudissements. Laurent Rivoire a tenu à rappeler, lors de son discours, les engagements de Matoub Lounès envers le combat démocratique et pour toutes les causes justes.
Il a aussi mis l’accent sur son œuvre monumentale aussi bien au plan musical que poétique. L’orateur a évoqué longuement les prises de position courageuses du Rebelle, en faveur de sa culture et de sa langue, d’une valeur ancestrale, et des droits de l’homme.
«Matoub Lounès était avant tout un artiste, un chanteur, un écrivain, un poète. Il s’était entouré de toutes les muses lui permettant de porter à travers son œuvre les discours de tolérance, de laïcité et de liberté. Quel merveilleux combat, quelle juste cause qui furent fauchés le 25 juin 1998, il y a un peu plus de 21 ans», a déploré Laurent Rivoire. Ce dernier a tenu, en outre, à rappeler : «Le sacrifice de Matoub Lounès a été perpétré dans sa région d’Algérie natale et aimée, la Kabylie. «Il est tombé sur sa terre qu’il aimait tant», a conclu le même responsable.
Pour sa part, Nadia Matoub a affirmé, en marge de cette inauguration qui intervient au lendemain de la commémoration du 21e anniversaire de l’assassinat du Rebelle, que tout le monde est profondément touché par ce geste significatif pour le combat de Matoub Lounès.
«L’inauguration de ce square est une reconnaissance pour le combat de Lounès, surtout au niveau international», a ajouté la veuve de l’icône de la chanson kabyle, laquelle a précisé que ce geste est à forte charge symbolique, d’autant plus que ce square est situé à proximité de l’ancien conservatoire de musique.
De son côté, Francis Martin (demi-frère de Matoub) a exprimé sa grande satisfaction suite à l’inauguration d’un square au nom de son frère, surtout que Noisy-le-Sec est sa ville natale où il a vécu jusqu’à l’âge de 24 ans. Francis Martin a aussi mis l’accent sur le fait que ce square soit destiné aux enfants. Et d’ajouter : «Lounès aimait beaucoup les enfants et disait toujours que les enfants représentent l’avenir.»
A Mohellebi.