L’élevage caprin au centre des débats

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Investisseurs, universitaires et institutions financières se sont regroupés, avant-hier, à l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, afin de dégager une stratégie consensuelle pour développer l’élevage caprin et rendre ses produits disponibles. Sous l’égide de la Direction des services agricoles de la wilaya de Béjaïa et en collaboration avec l’université Abderrahmane Mira, la Subdivision de l’agriculture d’Amizour a organisé, jeudi 26 septembre 2019, au campus universitaire d’Aboudaou, la 2e édition du séminaire scientifique de l’agriculture sous le thème de l’élevage caprin en Algérie.

Encadrée par des universitaires de haut niveau dans le domaine de l’élevage, cette rencontre où étaient présentes 200 personnes a regroupé des éleveurs de chèvres et des investisseurs intéressés par le conditionnement du lait de chèvre. Leur objectif est sa vente dans des conditions d’hygiène optimales ou sa transformation en fromage de chèvre très apprécié et demandé par la clientèle. Les organismes de crédit, dont l’ANGEM, la BADR, la CRMA ainsi que d’autres institutions hors wilaya, comme l’Institut national en recherches agricoles (INRA), le Centre de recherches en économie agricole (CREA) et des universitaires de Tizi Ouzou et de Béjaïa étaient également présents.

Concernant les objectifs fixés à ce 2e séminaire scientifique de l’agriculture, selon le Pr Iguerouada Mokrane, professeur et directeur de laboratoire de recherche, il est question d’abord de dresser un état des lieux de l’élevage caprin dans la wilaya et lister les différents efforts à fournir pour développer cette filière. C’est aussi l’occasion pour les différents partenaires présents d’exposer leurs idées, chacun selon sa vision des choses, afin de parvenir à établir une feuille de route de l’élevage caprin et des recommandations pour un développement réel de cette filière dans la région, qui pourra être généralisé à l’ensemble du pays.

Pour ce qui est des thèmes abordés durant ce séminaire, notre interlocuteur indique : «Comme toute production industrielle, sauf qu’ici c’est le vivant qui est impliqué, il y a forcément différents partenaires qui interviennent, chacun dans son domaine. C’est-à-dire qu’il y a l’aspect technique, l’aspect économique et l’aspect financier. Ce sont donc ces différents partenaires qui sont-là et qui vont exposer leurs idées, chacun en fonction de son domaine d’activité, sur l’élevage caprin de la meilleure manière qu’il voit pour développer la filière.» Il faut savoir également que les éleveurs sont surtout intéressés par la création d’associations, en vue de regrouper leur production industrielle pour, entre autres, la fabrication de fromage, aidés par les dispositifs d’accompagnement, comme la BADR, la CRMA et l’ANGEM.

Rabia Nadir, subdivisionnaire agricole pour la daïra d’Amizour et président du Comité d’organisation du séminaire, affirme que cette rencontre a été programmée après un travail de fond réalisé en amont. Un diagnostic a été de ce fait établi pour la circonscription d’Amizour. Les éleveurs de caprins ont répondu, chacun, à un questionnaire très détaillé sur la situation de son élevage. Les questionnaires, quant à eux, ont été étudiés par les responsables concernés de l’université, de l’INRA et du CREA. Pour rappel, le projet d’application au développement de l’élévation caprin s’étale sur 3 ans, au bout desquels seront programmés des séminaires nationaux et internationaux.

Il y aura ainsi la création d’un Salon de la chèvre doté de prix pour les meilleurs éleveurs. Le Pr Iguerouada rappelle, par ailleurs, que la chèvre produit de la viande, du lait et du fromage mais qu’aujourd’hui, en Algérie, si la viande caprine est disponible dans certaines boucheries, le fromage de chèvre n’apparait que très timidement dans les supérettes. Quant au lait, il ne se vend pas dans les conditions d’hygiène requises. «Présentement, pour avoir un litre de lait de chèvre, il faut connaître X qui connaît Y, lequel connaît Z qui élève des chèvres qui vous le vendra à 150 DA le litre dans une bouteille d’eau minérale vide et usagée», souligne un intervenant au séminaire.

B Mouhoub

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