Les agriculteurs inquiets

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En cette période où la pluie se fait rare, même si l’espoir n’est pas totalement perdu, les agriculteurs, notamment les céréaliculteurs, sont inquiets pour leur production. En effet, ils craignent que l’épisode de sécheresse se poursuive. «Nous sommes à la mi-février et nous ne voyons rien venir, même pas une goutte de pluie. Et d’après les prévisions météorologiques, il n’y a rien à l’horizon, du moins pour les dix jours à venir. C’est du jamais- vu ! Nous vivons la peur au ventre, quand on voit que les semis n’ont pas vraiment grandi», s’est désolé un céréaliculteur de Frikat. C’est également le cas des autres céréaliculteurs.

«Pourtant, nous avons beaucoup investi. C’est pourquoi, il est temps de réfléchir au moyen de recourir à l’irrigation. Dans la région, nous avons un barrage d’eau. Malheureusement, rien n’est prévu pour parer à la sécheresse, car on attend les apports pluviométriques. Pour cela, nous interpellons les responsables concernés, afin de se pencher sérieusement sur notre cas et procéder à l’installation de réseaux d’irrigation dans nos champs, auxquels nous recourons si cette situation devait perdurer», a proposé un céréaliculteur de Draâ Sachem.

Confirmant les craintes des agriculteurs, une virée à travers certains champs nous a permis de constater que les tiges sont à peine sorties de terre. «Fort heureusement, il y a eu d’importantes chutes de pluie, en novembre. Sinon, la saison aurait été compromise. L’espoir est alors permis. Espérons que la fin février et mars soient prolifiques. Ce sont les mois les plus importants pour la récolte», a ajouté un autre céréaliculteur. Du côté des spécialistes, c’est un autre son de cloche. «Il n’est pas encore trop tard parce que les apports pluviométriques sont attendus généralement à la fin février et surtout en mars et avril, pourvu qu’il n’y ait pas de sirocco.

Il faut donc attendre et ne pas s’impatienter. Pour le moment, nos fellahs doivent s’occuper du désherbage de leurs champs, d’autant plus que le temps est clément, et de la fertilisation», a indiqué un agent agricole, en retraite. Dans ce sillage, il faut savoir que la Subdivision agricole a organisé, dernièrement, une journée technique sur la lutte contre les herbes sauvages grâce à de nouveaux herbicides. Par ailleurs, il est à noter que la localité de Draâ El-Mizan avec ses trois communes, Draâ El-Mizan, Aïn Zaouia et Frikat, est une région à vocation céréalière, qui produit les deux tiers de la production de blé de toute la wilaya.

Pour cette saison, selon les chiffres de la Subdivision agricole, 2 554 ha ont été emblavés, dont 488 ha de blé de multiplication, 12 ha de blé tendre et 1 320 ha consacrés au fourrage. Le rendement moyen à l’hectare est de 20 quintaux et atteint dans certains champs jusqu’à 40 quintaux. C’est dire que si les pluies tomberaient à temps, comme le souhaitent les céréaliculteurs, la production atteindra 60 000 quintaux.

Amar Ouramdane

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