Les céréaliers en détresse

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Le spectre de la sécheresse fait craindre le pire aux céréaliers de la wilaya de Bouira, qui espèrent un rapide retour aux normes saisonnières afin que les épis puissent se développer. La wilaya de Bouira connaît habituellement des résultats probants en matière de rendement céréalier avec plus de 68.500 ha dédiés à la culture de blé tendre, de blé dur et orge. Mais actuellement, les 7.000 céréaliculteurs exerçant au niveau de la wilaya craignent, si les conditions météorologiques restent telles quelles, un rendement des plus faibles.

Habituellement et selon les dernières statistiques de la Direction des services agricoles (DSA), le rendement à l’hectare avoisine 35 quintaux. Cependant, il faut savoir que certaines zones sont plus propices à la culture des céréales que d’autres. A vrai dire, la wilaya est divisée en trois grandes zones bioclimatiques, à savoir celle du Nord, décrite comme une zone potentielle avec des pics de rendement variant entre70 et 75 quintaux à l’hectare, celle du Sud, qui bénéficie d’une pluviométrie moindre et donnant des rendements entre 18 à 20 quintaux à l’hectare.

Par contre, pour la zone intermédiaire, entre 25 à 35 quintaux à l’hectare ont été enregistrés. La saison écoulée, une production de plus de 2 000 000 de quintaux avait été enregistrée mais la pluviométrie était alors satisfaisante. Pour cette année, il est fort probable que si les pluies tardent, les céréaliers vont opter pour une irrigation d’appoint, seul recours durant cette période cruciale de l’année, où la germination a besoin d’un apport en eau pour que la tige se développe.

Il est à rappeler que depuis la création des périmètres irrigués reliés aux barrages de Koudiet Acerdoune, Tilesdit et Oued Lek’hal, de nombreux exploitants peuvent prétendre à cette irrigation d’appoint, alors que d’autres ne peuvent compter que sur les pluies, étant donné que de nombreuses superficies sont encore en attente d’être reliées aux périmètres irrigués. «Il y a lieu de se préparer pour l’utilisation des irrigations d’appoint. Dans le cas contraire, la campagne céréalière risque un véritable danger, car l’apport hydrique doit intervenir au moment propice du cycle végétatif de la céréale.

D’ailleurs, les experts de l’Institut national des sols, de l’irrigation et du drainage (INSID) nous ont sommés d’apporter impérativement les irrigations nécessaires, en cas de retard en eau d’une semaine, lors des semis», a indiqué un céréaliculteur d’El-Esnam. D’autre part, il faut savoir que les céréaliculteurs de la région ont décidé de s’organiser de manière à sauver leurs cultures, et ce en prenant les devants.

A cet effet, des céréaliers ayant leur plantation dans les périmètres irrigués ont d’un commun accord consenti à céder de l’eau, au profit de leurs voisins non encore raccordés, tandis que ceux disposant de superficies non irriguées ont mis en place des systèmes d’aspersion reliés à des bassins. En tout cas, le spectre de la sécheresse est pris très au sérieux par les professionnels du secteur, qui veulent éviter des pertes sèches dans le rendement céréalier.

Hafidh B.

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