Cette année, la récolte de cerises, qui s’annonçait déjà faible en période de floraison, s’est finalement avérée quasi nulle dans la région d’Aïn El Hammam. Ce qui contraste beaucoup avec la production d’il y a deux ans, où les agriculteurs en proposaient à tous les virages. Les cerisiers, habituellement rouges en cette période, font de la peine à voir.
Leurs feuilles trouées par les chutes successives de grêle perdent leur vert intense et tombent une à une aux côtés des fruits rabougris et jaunâtres. Les cerises pendant encore aux branches et qu’on croyait sauvées sont tachetées et ne tarderont pas à les rejoindre pour tapisser le sol. Il faut dire que les pluies, qui s’étaient abattues sans discontinuer sur la région, ont eu des conséquences néfastes sur «le fruit des anges», fragile et ne supportant pas trop l’eau.
La grêle, tombée à deux reprises, a achevé le reste des fruits, épargnés par l’eau. Les cerisiers donnent actuellement une image désolante au grand dam des paysans, lesquels s’étaient réjouis trop vite, lors de la floraison de leurs arbres. Toutes les conditions pour saper la récolte étaient réunies. Tour à tour, la neige, la grêle et la pluie se sont abattus sur les cerises à peine sorties des fleurs. Toute la région d’Aïn El Hammam est affectée par ce que certains qualifient de «désastre» pire que celui de l’an dernier, où les paysans ayant pu goûter aux fruits de leurs cerisiers étaient rares.
Ceux qui, au moment de la floraison, se réjouissaient à l’avance de rattraper la récolte de l’an dernier ont dû déchanter, en voyant leurs arbres dévastés. Encore une fois, les rentrées d’argent tant espérées sont reportées à une autre fois. Les gourmets friands de ce fruit doivent, eux également, attendre l’année prochaine pour en goûter à moins qu’ils aillent en chercher du côté de Khemis Miliana, où la récolte a été épargnée, disent les voyageurs. Au niveau du marché local, les commerçants habitués à en étaler en cette saison n’en disposent pas. «Je n’en vu ni goûté aucune cerise pour le moment», répondra l’un d’eux à notre question.
Du côté d’Aït Ouabane, dans la commune d’Akbil, les arboriculteurs ne sont pas mieux lotis. Un habitant de la région affirme que «les fruits sont tous avariés, bien avant leur maturation», puis ajoutant avec dépit : «Quand ce n’est pas les singes qui saccagent les récoltes, c’est la pluie.» On espère que les figues ne subiront pas le même sort.
A. O. T.

