Le chef-lieu de wilaya ainsi que d’autres villes, à l’image d’Aomar et Kadiria, ont été largement éprouvés lors des dernières intempéries de samedi soir. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région auront fait craindre le pire aux habitants voyant soudainement le niveau des eaux monter rapidement. La plupart des quartiers de la ville de Bouira ont été inondés et la circulation automobile a même été interrompue du fait de l’accumulation des eaux de pluie sur la chaussée… et l’absence d’évacuation des eaux pluviales.
«La plupart des avaloirs sont bouchés, les services de la voirie n’ont pas été dépêchés en certains endroits de la ville et voilà le résultat», s’indigne un habitant du quartier des 140 logements affirmant que lui et ses voisins ont passé une bonne partie de la soirée à déboucher l’ensemble des avaloirs. Même topo dans les autres quartiers où ce sont les riverains eux-mêmes qui ont dû intervenir pour éviter des inondations dans les locaux commerciaux situés au rez-de-chaussée.
À Djebahia, une partie du mur d’enceinte du stade communal s’est effondrée comme un château de carte avec l’infiltration des eaux pluviales sous les fondations. Les éléments de la Protection civile ont dû intervenir sous les bourrasques de vent et de pluie pour déblayer les gravats en détournant les eaux en furie. Des pompiers très sollicités au cours de cette soirée, comme à Aomar-Gare où l’oued Djemaâ, qui à chaque intempérie sort de son lit pour inonder le quartier des 100 logements. Là, ce sont les véhicules stationnés sur le parking de cet ilot d’habitations qui ont été partiellement submergés non sans laisser des dégâts matériels importants.
Les résidents de ce quartier sont sortis comme à chaque crue de l’oued avec balais et frottoirs pour repousser les eaux boueuses s’infiltrant dans les habitations étant donné que les avaloirs ne pouvaient plus évacuer le surplus diluvien. Les services de l’ONA qui se sont déplacés sur place ont également eu fort à faire le temps que l’oued Djemaâ amorce sa crue. D’ailleurs, la RN5 a été momentanément coupée à toute circulation le temps que l’orage et les pluies s’estompent en intensité. De même, des éboulements de rochers ont été signalés au niveau de la localité voisine de Lakhdaria, fort heureusement sans faire de dégâts.
Les responsables de la wilaya de Bouira, ayant connu récemment le dramatique accident qui a coûté la vie à Mohamed Achour, le jeune pompier emporté par les eaux en janvier dernier, auraient dû prendre leurs devants. Des campagnes de prévention auprès des citoyens afin qu’ils fassent preuve de civisme en évitant de jeter les détritus partout mais également pour la nécessité de procéder à temps au curage des avaloirs à travers les villes de la wilaya.
Hafidh Bessaoudi