Hier à Aïn-Hdjar, quelques minutes seulement après l’affichage de la liste des bénéficiaires des 117 logements sociaux, plusieurs dizaines de déçus ont procédé au blocage de la route nationale n° 18 et la mairie. Les protestataires réclamaient l’annulation de la liste affichée plus tôt dans la matinée et une commission d’enquête pour mettre la lumière sur les «nombreux dépassements et incohérences» enregistrés dans la confection de cette liste. Selon les protestataires rencontrés hier sur place, la liste des bénéficiaires des 117 logements compterait plusieurs «irrégularités», soutenant que les conditions d’attribution des unités de cette formule du logement social «n’ont pas été respectées par la commission locale du logement».
Les contestataires affirment aussi que les noms de certains fonctionnaires, jeunes célibataires et d’autres ayant déjà bénéficié d’un logement ou étrangers à leur commune figurent dans cette liste. Les manifestants, qui ont usé de troncs d’arbres, de bacs à ordures et d’autres objets métalliques pour bloquer la RN18, ont par ailleurs dénoncé l’exclusion des familles résidant au niveau de l’ex-camp colonial «Aït Amar Ben-Amar», «malgré les engagements des responsables locaux et ceux de la wilaya pour l’éradication de ce camp qui date des années 1950».
«A chaque distribution de logements sociaux, c’est le même scénario qui se répète ici à Aïn-Hdjar. La majorité des bénéficiaires ne méritent pas de décrocher un logement pour le moment, car leurs cas ne sont pas prioritaires, selon la réglementation, et leurs dossiers sont tous récents ! Certains bénéficiaires sont aussi des fonctionnaires et devaient être réorientés vers d’autres formules. Aussi, d’autres bénéficiaires sont soit des jeunes célibataires soit ne résident pas de notre commune.
uivant la réglementation, ils n’ouvrent pas le droit à accéder à des logements sociaux au niveau de notre commune, vu le nombre de demandeurs ayant déposé leurs dossiers depuis des années. Les familles qui habitent dans l’ancien camp de concentration de notre commune sont dans le désarroi et vivent dans des conditions lamentables : au milieu des ordures, des eaux usées… Ces habitants n’ont même pas accès au strict minium pour une vie décente. Malheureusement, nos responsables semblent être insensibles à leurs maux et souffrances et les ont tout simplement abandonnés», s’indigne l’un des protestataires.
Durant la même matinée, certains protestataires avaient même essayé d’occuper de force les appartements et les locaux des nouveaux bâtiments. Toutes nos tentatives de joindre le maire pour avoir sa version des faits sont restées vaines. Hier vers midi, la RN18 et la mairie étaient toujours bloqués par les manifestants. Les services de sécurité n’avaient pas encore réagi, alors que des milliers d’automobilistes étaient obligés à faire demi-tour à l’entrée de la commune. Les usagers de la route qui ont essayé de forcer le passage, hier en matinée, ont été violement pris à partie par les protestataires, qui ont fait voler en éclats les vitres de leurs véhicules.
Oussama K.

