Les établissements scolaires étranglés

Partager

Dans tous les paliers de l’éducation, les établissements scolaires sont étranglés par les coupes budgétaires qui touchent les enveloppes que l’État leur alloue. Dans ce sens, d’après des professionnels du secteur de l’éducation, cette révision à la baisse des fonds de dotation est consécutive au recul des recettes publiques générées par la fiscalité pétrolière. «Voilà plusieurs années que nous ne pouvons plus faire face ne serait-ce qu’aux plus petites dépenses de notre établissement.

Son fonctionnement s’en est trouvé gravement affecté et carrément paralysé», a révélé le directeur d’un collège de la région d’Amizour. On a appris également que près de 40% seulement du crédit habituel est mis à la disposition des écoles, qui doivent faire toute une gymnastique pour assurer la continuité du service. Une tâche qui relève de la gageure, a-t-on fait remarquer. «Même avant l’application de cette coupe budgétaire, on arrivait à peine à couvrir correctement les dépenses obligatoires. C’est vous dire que cette mesure d’austérité, si on venait à la maintenir encore longtemps, est de nature à hypothéquer sérieusement le fonctionnement de nos établissements», a alerté un cadre de l’éducation de Tazmalt.

En outre, bien des responsables d’établissements scolaires mettent en garde contre les effets pervers de ce fonctionnement en apnée, avec des incidences immédiates et tangibles sur les volets sensibles, comme l’hygiène, le chauffage et la restauration scolaire. «Comment peut-on garantir aux élèves une ration journalière équilibrée sur les plans diététique et nutritionnel, avec des moyens aussi dérisoires ?», s’est interrogé un proviseur d’Akbou. «Est-il concevable de servir à l’élève un bouillon douteux, en guise de plat de résistance, sans entrée ni dessert», s’est demandé un inspecteur des cantines scolaires de la Haute vallée de la Soummam.

En tout cas, à l’unanimité, nos interlocuteurs ont souligné que la rigueur budgétaire, aussi indispensable qu’elle soit, ne devrait aucunement se faire au détriment d’un secteur aussi névralgique que l’éducation. «Il y a certainement des économies à faire, surtout en temps de crise, mais il faut traquer d’abord les dépenses superflues. Celles-ci ne sont sans doute pas dans les écoles et les hôpitaux», a tranché un responsable de l’éducation.

Nacer M.

Partager