Le projet d’un poste électrique 400/220 kv, dont a bénéficié la wilaya de Béjaïa et qui est projeté dans la commune de Chemini, daïra de Sidi Aïch, est en stand-by depuis plusieurs mois. Pourtant, la concrétisation de ce projet est jugée «urgente» par le directeur de l’Energie, Mohamed Chaouch, afin de répondre à une consommation en nette croissance et assurer la continuité de service et son amélioration.
En outre, l’Etat a alloué une enveloppe financière de l’ordre de 800 milliards pour la réalisation de ce poste électrique devant mettre fin aux problèmes des coupures d’électricité et de chute de tension dans la wilaya de Béjaïa, a affirmé le même responsable. Quelles sont donc les raisons de ce blocage ? «L’APC de Chemini a émis une opposition à ce projet pour des raisons quelles estime légitimes. Elle demande le payement de la taxe de l’activité professionnelle (TAP) par les entreprises réalisatrices du projet et l’électrification de 350 foyers.
Aussi, elle a soulevé le risque de pollution et de disparition d’une source d’eau minérale qui alimente une fontaine publique», a indiqué M. Chaouch, tout en expliquant que ces doléances ont été prises en charge. «Nous nous sommes engagés à raccorder les foyers concernés en électricité. Pour la source d’eau, les mesures nécessaires seront prises conformément à une étude réalisée à cet effet pour sa protection. Quant à la TAP, je trouve sa revendication par l’APC de Chemini tout à fait légitime, mais il faut la demander aux sous-traitants», a-t-il noté. Ces affirmations du directeur de l’Energie ont été démenties par le P/APC de Chemini, Madjid Ouddak.
«À ce jour, la promesse de l’électrification des 350 foyers n’a pas été concrétisée. Concernant la source d’eau, rien n’a été fait pour sa protection», a tenu à préciser l’édile communal de Chemini. Cette source située à 1 500 mètres d’altitude dans la forêt d’Akfadou alimente la fontaine dénommée Thala Tulmutt, sise dans le village Louta. Elle a été construite entre 1944 et 1946, et elle alimente en eau potable les deux villages Louta et Boumellal. Par ailleurs, le maire de Chemini insiste sur le payement de la TAP par les entreprises réalisatrices, laquelle taxe est estimée par ce P/APC à plus de 10 milliards de centimes, pour lever le blocus sur ce projet. «Tant que la TAP n’a pas été payée au profit de notre commune, on s’opposera à la réalisation de ce projet», a-t-il affirmé.
Salma B.