Les fonctionnaires de la DSP ne décolèrent pas

Partager

À l’appel de la section syndicale du SNAPAP, plusieurs dizaines de fonctionnaires de la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Bouira sont revenus à la charge, hier, en observant une journée de grève et un sit-in devant le siège de la direction. Les grévistes ont remis sur le tapis les mêmes revendications soulevées au mois dernier lors d’un premier rassemblement de protestation.

Ces derniers ont aussi accroché sur la façade de la direction des banderoles sur lesquelles ils ont inscrit des slogans appelant au départ de la directrice de la santé, qu’ils accusent de «défaillance dans la gestion de la direction et des projets du secteur» mais aussi de «décisions arbitraires et illégales à l’encontre du personnel de la direction». Selon le responsable de la section syndicale SNAPAP au niveau de cette direction, «les décisions arbitraires et les dépassements ont touché la majorité des fonctionnaires».

«Trois chefs de service, à savoir celui des marchés, celui des équipements et celui du personnel, ont été victimes de décisions arbitraires et de mises à pied injustifiées. Ils ont demandé des changements de poste ou déposé des congés de maladie. Résultat : les projets importants du secteur sont pratiquement à l’arrêt, et aucun suivi n’est fait sur le terrain, notamment concernant les projets de l’hôpital de 120 lits de M’Chedallah, de celui de Bordj-Okhriss, de la polyclinique d’Ath-Leqsar et de l’école paramédicale de Bouira !», a déclaré le syndicaliste.

Des fonctionnaires de cette direction ont aussi dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «pressions administratives exercées par la directrice à l’encontre des adhérents à la section syndicale de la DSP». «J’ai eu moi-même un zéro dans l’évaluation de la prime de rendement, alors que j’ai rempli convenablement mes tâches. Malheureusement, la directrice n’a même pas voulu répondre à nos de doléances et à nos recours pour justifier cette sanction !

D’autres fonctionnaires ont été mis à pied pour plusieurs jours sans la moindre justification réglementaire ! Pire encore, ces mêmes fonctionnaires ont été obligés à travailler pendant les périodes de mise à pied, alors que c’est antiréglementaire ! Malheureusement, toutes nos tentatives de dialogue avec cette directrice pour lui exposer nos préoccupations légitimes ont été frappées par un refus. C’est pour cela que nous réclamons désormais son départ immédiat, pour ne pas envenimer davantage la situation du secteur de la santé, qui est déjà malade», explique une autre fonctionnaire gréviste.

Notre interlocutrice a aussi assuré que le wali de Bouira avait dépêché une commission d’inspection au niveau de la direction, il y a plus de 15 jours, mais celle-ci n’a toujours pas rendu public son rapport.

La directrice appelle au dialogue

A noter, par ailleurs, que durant la même journée, des dizaines de citoyens de la commune d’Ath-Leqsar (au Sud-est de la wilaya) sont venus prêter main-forte aux fonctionnaires grévistes et appuyer leurs revendications. Ils se sont rassemblés avec les frondeurs au sein de la direction et dénoncé le retard qu’accuse la relance du projet de la polyclinique de cette commune ainsi que le «non-respect des engagements de la directrice, qui avait pourtant assuré que ce chantier allait être relancé au début de ce mois d’avril».

Contactée par téléphone, la directrice de la santé a rejeté toutes les accusations des travailleurs, affirmant que «les portes du dialogue sont toujours ouvertes». La DSP assure, par ailleurs, que la commission d’inspection dépêchée par le wali a invité les fonctionnaires grévistes à une réunion d’arbitrage, mais ceux-ci ont rejeté l’invitation: «Cette grève n’est pas réglementaire, d’autant plus que la commission d’inspection de la wilaya a invité ces fonctionnaires à une séance d’arbitrage. Malheureusement, ceux-ci ont refusé d’y assister, je me demande pourquoi d’ailleurs… Peut-être parce qu’ils n’ont aucun argument…», lance-t-elle, avant d’appeler les protestataires «à la raison» et à accepter «la voie du dialogue».

Oussama Khitouche

Partager