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Les habitants de Khellil ne décolèrent pas

Les habitants du village Khellil ne veulent pas lâcher prise. Ils sont

de nouveau montés au créneau, avant-hier, en fermant les sièges de l’APC et de la daïra de Barbacha.

Une action musclée appuyée par une grève générale, au niveau de leur localité, et ce après une semaine de contestation localisée, au niveau de la mairie. Il est à signaler que ce mouvement de contestation et de colère entre dans sa 2e semaine consécutive sans pour autant que l’espoir de le voir dénoué, chose attendue par tout le monde, se profile à l’horizon. Ces villageois contestataires ont durci le ton pour dénoncer, selon eux, la non-prise en charge de leurs revendications par les autorités locales lesquelles, disent-ils, «se contentent de nous faire des promesses verbales, mais rien de concret sur le terrain».

Ils ont établi une liste de problèmes et d’insuffisances, énumérés dans une plate-forme de revendications, comme justificatif de leur mouvement. Ce dernier paralyse, il faut le dire, tous les services administratifs, dont l’Etat civil, les services techniques communaux et ceux de la daïra. «Nous ne voulons en aucun cas bloquer les citoyens, mais force est de constater que nous avons usé de tous les moyens, en vain, et nous sommes arrivés au dernier», dira l’un des contestataires.

Il y a des urgences à prendre en charge sans tarder en ces moments de grandes chaleurs, mais en dehors d’une pompe de refoulement achetée ces derniers jours pour remplacer celle défectueuse, les contestataires assurent que le problème d’alimentation en eau potable est resté tel quel. «Il y a une mauvaise distribution de l’eau, au niveau de nos quartiers», poursuivra notre interlocuteur. Le SG de la daïra, rencontré sur place, évoque le problème de 40 vannes à ouvrir, au niveau de la localité, alors qu’il y a peu de fonteniers. Il rassure, par ailleurs, que des mesures sont prises pour instruire les responsables du barrage Tichy Haff à augmenter la quantité d’eau à pomper pour cette commune, en prenant en compte les ménages de la localité de Khellil.

Outre le stress hydrique, le spectre des MTH plane sur les citoyens, vu le nombre de fausses septiques qui existent dans la partie haute du village, sans oublier les eaux usées à ciel ouvert, plus haut que Tamricht. «Cela n’a pas fait réagir les services de la commune, alors qu’il faut juste un bout de PVC pour mettre fin à l’obturation», enchaînera un autre villageois.

A cette situation, si compliquée, s’ajoutent les insuffisances en matière de couverture sanitaire, avec un médecin qui intervient une ou deux fois par semaine. Très peu pour les habitants, qui soulèvent aussi le manque du minimum, dont les antiseptiques, dans leur structure sanitaire.

Quant au réseau électrique et sa mise en service dans un quartier de ce village, elle tarde à venir. Cela fait partie de la liste des insuffisances ayant poussé la population à paralyser les structures administratives. De ce fait, il nous a été impossible de prendre contact avec un responsable local. C’est le chef de la daïra d’Amizour qui prend les rênes de la daïra, sachant que son collègue de Barbacha est en congé. Quant au maire de Barbacha, il est boudé par la population de Khellil, qui ne veut plus discuter avec lui.

Elle demande par contre à porter son cas aux instances de la wilaya. Dans la même circonscription administrative, des citoyens de la commune de Kendira, au nombre de neuf, ont procédé, la semaine écoulée, à la fermeture du siège de leur commune pour exprimer leur colère de ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires des 30 aides du programme de logement social. Sur 40 dossiers déposés et validés, l’année dernière, l’APC a fait sortir 30 parmi les anciens postulants, ce qui n’était pas du goût des contestataires qui font partie d’une nouvelle liste de demandeurs, alors que leur cas est urgent, selon eux.

Nadir Touati

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