Les jeunes dans le désarroi

Partager

À l’instar des autres villages de la Kabylie profonde, Ighil Ouchekrid, village relevant de la commune d’Aghbalou situé à la limite frontalière avec Ath Mélikeche (Béjaïa), vit dans l’oubli et le mépris total des pouvoirs publics. En effet, ce village martyr compte plus de 3 000 âmes, dont la majorité des jeunes qui sont livrés à eux mêmes. Le village ne compte même pas de collège, une fois admis au CEM, les collégiens se déplacent au CEM Bouriah Lounis d’Akhervache distant de prêt de 4 km. Pour s’y rendre, ils doivent traverser le village d’Ivehlal de bout en bout.

Alors que pour le lycée, il faut rajouter 4 autres Km, puisque l’unique lycée de la commune est situé à Takerboust, chef-lieu de la commune d’Aghbalou. Côté distraction, il faut dire que la jeunesse dudit village est livrée à elle-même. Le village est dépourvu de lieux de loisirs et d’aire de jeux. Il n’existe ni terrain de football ni salle de sports ni encore un lieu pour permettre aux jeunes du village de se rencontrer. Pire, plusieurs jeunes ayant raté leurs études se retrouvent au chômage, qu’ils soient diplômés ou pas.

Par conséquent, les jeunes se voient contraints de quitter le village en quête d’une vie meilleure. Pour ceux ayant un peu de moyens, ils investissent dans un commerce, généralement à Tazmalt (Béjaïa) ou ailleurs. D’autres, détenteurs d’un diplôme se déplacent dans les grandes villes à l’instar de Bejaia, etc. à la recherche d’un poste d’emploi. Certains malchanceux ou qui sont contraints de rester au village pour des considérations familiales ou autres, sont là à ne rien faire, sauf pour se tourner les pouces, s’attabler au café maure du village et regarder le temps passer sans pouvoir rien faire. Les villageois, notamment la frange juvénile, se disent exaspérés par cette mal vie et l’attitude des autorités locales et les pouvoirs publics, en les exhortant de leur consacrer un peu de temps pour améliorer leur cadre de vie.

M. A.

Partager