Les plaines d’Oughazi agressées

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Connues par leurs terres fertiles, les légendaires plaines d’Oughazi, dans la commune de M’Chedallah, se réduisent comme une peau de chagrin.

à une avancée effrénée du béton, qui a «avalé» presque la moitié des plaines, s’ajoute la pollution. Il s’agit de déversements par chargements entiers de toutes sortes d’ordures, détritus et autres débris de matériaux de construction provenant de chantiers privés ou étatiques, en témoignent les amoncellements discontinus à proximité du lycée de Raffour, à quelques encablures d’Assif Iwakuren et sur les accotements de la route qui relie Zouzamen à la RN15, toujours dans la commune de M’Chedallah.

L’autre agression que subissent ces fermes, exploitées durant l’occupation française par des colons, concerne les constructions en dur érigées par les gérants des EAC. Pourtant, dans les contrats de concession de ces fermes, reconvertie en coopératives, les constructions en dur sont formellement interdites.

Soulignons que la nouvelle ville de M’Chedallah est orientée au cœur même de ces plaines d’Oughazi alors que le chef-lieu municipal, ex-commune mixte de Maillot, est bordé sur sa partie nord par des terrains domaniaux infertiles et inexploités sur lesquels ne végètent que quelques alignements d’oliveraies abandonnées qui ne produisent plus rien.

Le même constat est fait au niveau des fermes dénommées «Bien vacants», à Chorfa. En effet, ces importantes surfaces agricoles, grâce auxquelles les colons approvisionnaient la plupart des marchés européens, notamment ceux de la rive méditerranéenne, en agrumes, primeurs, céréales et viande sur pied, diminuent chaque année. Présentement, presque la moitié de leur superficie ne sert plus à l’agriculture.

À cela s’ajoute un recul net de rendement, sachant que plus de la moitié des terrains est laissée en jachère et sert de «pâturages collectifs» aux éleveurs de la région.

«Pourquoi investir des enveloppes colossales dans la création de périmètres irrigués et la réalisation d’ouvrages de canalisation d’eau à partir des barrages Tilesdit de Bechloul et Tichy Haf d’Akbou (Béjaïa) en parallèle à d’incalculables forages si l’on ne commence pas d’abord par instaurer un système de surveillance, de suivi et de protection de ces terres, menacées par le béton et les multiples agressions ?», s’interroge-t-on dans la région.

Oulaid Soualah

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