Des espaces sont réservés à la vente de moutons de l’Aïd El Adha. Les endroits sont éparpillés autour de la commune de Draâ Ben Khedda, ces derniers jours précédant la fête. Ils sont choisis pour éviter le déplacement des citoyens en cette période de canicule.
Au niveau de la grande mosquée, entre l’ex cité «Combattant» et l’ex voie ferrée, les vendeurs ont pris le soin d’édifier des enclos de fortune : piquets et grillage pour leurs moutons. Des bottes de foins et l’abreuvoir ne font pas défaut. Ce qui surprend, ce sont les prix qui dépassent tout entendement. Ils sont hors de portée des bourses modestes. Ils varient entre trente-huit mille dinars et quatre vingt mille dinars.
Les acheteurs se font rare : «Pour nous «les zawalias», c’est hors de question ! Je me contenterai d’acheter un peu de viande de chaque partie du mouton et du veau chez le boucher et je débourserai beaucoup moins que trente huit mille dinars», disent certains qui regardaient les moutons tout en faisant leurs comptes.
Un autre dit à son ami qui l’accompagnait : «On nous empêche de faire ce sacrifice! Il faut avoir un salaire d’environ dix millions de centimes pour satisfaire la famille. Si on ajoute aussi l’effort que nous devons consentir pour satisfaire les enfants qui sont exigeants aujourd’hui pour leurs habits, il y a lieu de convenir que cela relève du vrai sacrifice. «Cette fête concernerait-elle seulement les riches qui ne sont pas regardants sur les prix?» se demandait cet autre curieux.
M A Tadjer