Par S Ait Hamouda
Il était une fois le 5 octobre 1988, le peuple s’était soulevé, il a fait face à plein de mésaventures, il y eut des morts, des éclopés, des torturés mais lorsque le peuple décide, il aura ce qu’il veut, mais pas pour longtemps malheureusement. Déjà la démocratie s’installe, les partis, il y en avait combien ? Je n’en sais plus. Peut-être une bonne vingtaine au début puis une soixantaine après. La télévision, l’unique, à l’époque servait d’agora où l’on osait s’exprimer, sans avoir peur, sans hésitation, sans crainte. Mais il y eut des morts, on parlait de 160, mais plus de deux morts, ce n’est plus que des statistiques aveugles et sourdes.
Ce qui revient en tout état de cause à parler de démocratie pas seulement d’une restructuration sociale. Le 5 octobre fut un petit rayon de soleil qui brilla sur l’Algérie mais pas pour longtemps. Le 5 octobre ce fut la grande désillusion, après le vote du parlement, où c’étaient les islamistes qui ont failli l’emporter, le scrutin arrêté et c’est le terrorisme qui a pris le relais. Pas de démocratie en Islam, c’est le règne du qamis et de la barbe, c’est les Algériens de haut vol égorgés, c’est les écoles et les usines incendiées. Le 5 octobre c’était la descente aux enfers, c’était un pays qui se métamorphosait en mouroir. L’Algérien avait alors la mine en berne, il rencontrait ses amis dans les cimetières, et se demandait ce qui lui arrivait sans trouver de réponses.
Après le 5 octobre, s’était l’exode pour des pays mieux nantis démocratiquement où l’on pouvait vivre en paix sans crainte de se réveiller avec un coutelas sur la gorge, sans crainte pour les siens et ses biens. Ce sont là des évocations jetées en bloc de notre mémoire, pour l’expurger de ce trop plein d’amertume, de ce trop plein de souvenirs sordides, de ce trop plein de désillusions. Nous y avions cru, nous avions foi en ce qui advenait de notre Algérie, mais patatras, tout s’est écroulé, tout a chu comme une pomme de l’arbre à palabre. Nous nous sommes retrouvés à reprendre les promesses d’antan.
S. A. H.